Emirats: Dubaï lutte pour se remettre des pluies exceptionnelles

15:4518/04/2024, jeudi
AFP
Des voitures avancent dans une rue inondée après de fortes pluies à Dubaï le 17 avril 2024.
Crédit Photo : Giuseppe CACACE / AFP
Des voitures avancent dans une rue inondée après de fortes pluies à Dubaï le 17 avril 2024.

Dubaï, l'un des émirats les plus célèbres du Golfe, peine à se remettre des récentes pluies record qui ont entraîné des inondations, des fermetures d'écoles et des perturbations dans le trafic aérien.

Autoroutes inondées, écoles fermées et trafic aérien perturbé: Dubaï peinait mercredi à se remettre des pluies record qui se sont abattues la veille sur le plus célèbre des émirats du Golfe.


Malgré le retour du soleil, de longues files se sont formées sur des autoroutes à six voies, dont certains tronçons étaient encore submergés,
les Émirats arabes unis ayant enregistré mardi 254 millimètres (mm) de pluie en une journée, l'équivalent de près de deux ans de précipitations
dans ce pays désertique.

Après l'annulation et le détournement de dizaines de vols la veille, les voyageurs ont été invités mercredi à ne pas se rendre à l'aéroport de Dubaï, le plus fréquenté au monde en termes de trafic international,
"sauf en cas d'absolue nécessité".

"Les vols continuent d'être retardés et détournés (...) Nous travaillons d'arrache-pied pour rétablir les opérations le plus rapidement possible dans des conditions très difficiles"
, a déclaré un porte-parole de Dubaï Airports.

La compagnie aérienne Emirates, fleuron de l'émirat, a suspendu les enregistrements, en raison des difficultés d'accès à l'aéroport pour le personnel et les passagers, des routes étant toujours bloquées et certains services de métro suspendus.

De longues files d'attente se sont formées devant les stations de taxis de l'aéroport, tandis que de nombreux passagers à l'intérieur attendaient des nouvelles de leur vol.


"C'est le chaos complet, aucune information, rien"
, fulmine un passager, tandis qu'une foule amassée devant un guichet d'information sifflait en signe de protestation.

Dans l'émirat de Ras el-Khaïmah, au moins une personne est décédée, un homme de 70 ans dont la voiture a été entraînée par les eaux, a annoncé la police.

Situation "horrible"


Dans une intervention télévisée, le président des Émirats, cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane, a ordonné aux autorités
"d'examiner rapidement l'état des infrastructures à travers le pays et de limiter les dégâts causés"
, selon l'agence de presse officielle WAM.

Il a aussi demandé à ce que les familles dont les logements ont été touchés par les intempéries soient logées dans des endroits sûrs.


Pris de court par les pluies torrentielles, un automobiliste dont le trajet de 15 minutes s'est transformé mardi en une épopée de 12 heures raconte avoir eu
"très peur"
.

"C'était l'une des situations les plus horribles que j'aie jamais vécue, car je savais que si ma voiture tombait en panne, elle coulerait et je me noierais avec"
, dit-il à l'AFP, sans vouloir donner son nom.

Mercredi, certaines habitations étaient toujours privées de courant, tandis que des voitures abandonnées continuaient de flotter dans certains quartiers toujours envahis d'eau.


Les autorités ont annoncé la fermeture des écoles toute la semaine, soulignant les difficultés d'un retour à la normale.

"Conditions très difficiles"


La tempête a touché les Émirats arabes unis et Bahreïn lundi et mardi, après avoir frappé Oman, un autre pays du Golfe, où 19 personnes, dont plusieurs enfants, ont été tuées.


Les précipitations aux Émirats arabes unis sont les plus importantes jamais enregistrées dans le pays, depuis le début des relevés en 1949, selon les autorités.


Pour Friederike Otto, maître de conférences en sciences du climat au Grantham Institute de l'Imperial College de Londres,
"les pluies meurtrières et destructrices à Oman et Dubaï"
ont probablement été accentuées par le
"changement climatique provoqué par l'homme".

"Les terrains désertiques ont besoin de plus de temps que les autres pour que l'eau s'y infiltre. La quantité de pluie tombée était trop importante pour être absorbée"
, a affirmé Maryam Al Shehhi, du Centre national de météorologie, en assurant que le pays n'avait pas eu recours à l'ensemencement des nuages.

Cette technologie, souvent utilisée dans le pays pour générer de la pluie artificielle, n'a pas été déployée car la tempête
"était déjà forte"
, a-t-elle affirmé.

Les écoles resteront également fermées jusqu'à la semaine prochaine à Bahreïn, qui a enregistré mardi des précipitations record de 96,88 mm en une journée, battant ainsi les 67,9 mm enregistrés en 1995.


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