Washington "examine" la réponse du Hamas au plan de cessez-le-feu pour Gaza

La rédaction
10:1112/06/2024, mercredi
AFP
Le porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby.
Crédit Photo : MANDEL NGAN / AFP
Le porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby.

Les États-Unis "examinent" mercredi la réponse du Hamas à un plan de cessez-le-feu dans la bande de Gaza promu cette semaine au Moyen-Orient par son chef de la diplomatie Antony Blinken sur fond de frappes israéliennes incessantes dans le territoire palestinien.

Et cette réponse, dont le contenu n'a pas été annoncé, donne lieu mercredi à différentes interprétations, des médias israéliens et le site américain Axios affirmant que le mouvement palestinien avaient rejeté le plan.


Ce qui a poussé un dirigeant du Hamas, Izzat al-Rishq, a publier un bref communiqué pour affirmer que la réponse était à la fois
"responsable, sérieuse et positive"
et qu'elle
"ouvrait la voie à un accord".

"Les allégations de médias israéliens quant à la réponse du Hamas témoignent de tentatives visant à soustraire Israël aux obligations de l'accord",
a-t-il écrit en arabe, suggérant par là que ces indications de presse permettaient à Israël de poursuivre ses frappes.

En tournée au Moyen-Orient, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a souligné que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu lui avait
"réaffirmé son engagement"
pour le plan annoncé par le président américain fin mai et adopté lundi par le Conseil de sécurité de l'ONU.


"Signe encourageant"


M. Blinken a aussi qualifié de
"signe encourageant"
la réaction du mouvement de résistance palestinien Hamas, qui avait dit accueillir
"favorablement"
un certain nombre d'éléments de la résolution américaine, avant de donner sa réponse officielle mardi soir.

Dans un communiqué conjoint avec le Jihad islamique, second mouvement armé palestinien, le Hamas a donné sa réponse aux médiateurs du Qatar et de l'Égypte en appelant à un
"arrêt total de l'agression"
à Gaza.

La réponse contient des
"amendements"
à la proposition annoncée par Joe Biden,
"notamment un calendrier pour un cessez-le-feu permanent et le retrait total des troupes israéliennes de la bande de Gaza"
, a indiqué une source au fait des discussions.

Un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, a indiqué que les États-Unis étaient en train
"d'examiner"
cette réponse. Et d'ajouter:

Je ne vais pas fournir de contexte ou de détails sur la réponse qui vient d'arriver et que notre équipe est en train d'évaluer, tout comme nos amis du Qatar et de l'Égypte.

"L'horreur doit cesser"
, a lancé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui participait mardi en Jordanie à une conférence internationale visant à mobiliser des fonds pour l'aide humanitaire dans le territoire assiégé, privé d'eau et d'électricité, où l'ONU s'inquiète des risques de famine.

"Il est grand temps d'instaurer un cessez-le-feu et de libérer les otages sans conditions",
a-t-il ajouté, en appelant
"toutes les parties à saisir l'occasion"
fournie par la nouvelle feuille de route américaine.

"Achevé une opération"


Pendant ce temps, des frappes israéliennes continuent de viser tôt mercredi différents secteurs de la bande de Gaza, après des bombardements meurtriers mardi dans le centre du territoire où l'armée d'occupation israélienne dit avoir
"achevé une opération"
dans l'est de Deir al-Balah et l'est d'al-Boureij.

En Palestine occupée, le ministère local de la Santé et le Croissant-Rouge palestinien ont annoncé que six Palestiniens avaient été tués mardi lors d'un raid de l'armée israélienne dans un village situé près de la ville de Jénine, un bastion des factions palestiniennes. Le Hamas a d'ailleurs dit
"pleurer"
les
"martyrs"
de Jénine.

Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène une guerre à outrance dans la bande de Gaza qui a fait plus de 122 000 victimes civiles, (entre morts et blessés), en majorité des enfants et des femmes, et près de 10 000 personnes portées disparues dans un contexte de famine et de destruction massive, selon des données palestiniennes et de l'ONU.

Le conflit a également provoqué une catastrophe humanitaire sans précédent et une destruction massive des infrastructures, qui ont conduit Tel-Aviv à comparaître devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour
"génocide".

Les violences contre les enfants lors des conflits ont atteint des
"niveaux extrêmes"
en 2023, particulièrement à Gaza et au Soudan, selon un rapport de l'ONU consulté par l'AFP mardi, qui inscrit les armées israélienne et soudanaise sur sa
"liste de la honte".

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