Crédit Photo : JULIEN DE ROSA / AFP
Le ministre des Finances démissionnaire Bruno Le Maire s'inquiète d'une envolée non prévue des dépenses des collectivités de 16 milliards d'euros pour l'année 2024.
Le prochain gouvernement français aura une urgence à traiter, celle du budget 2025, rapporte la presse française soulignant que près de deux mois après les législatives anticipées que le président a convoquées dans la foulée des élections européennes, les alertes se multiplient autour du budget 2025.
Outre une dégradation imprévue des comptes en 2024, le prochain exécutif n'aura que très peu de temps pour présenter son Projet de loi de finances au Parlement, souligne franceinfo avant d'exposer les caractéristiques actuelles de la situation budgétaire.
Dans une lettre transmise aux parlementaires lundi et consultée par le média français, le ministre des Finances démissionnaire Bruno Le Maire s'inquiète d'une envolée non prévue des dépenses des collectivités de 16 milliards d'euros pour l'année 2024.
Déjà abaissées de
"près de 30 milliards d'euros"
au printemps, les prévisions de recettes fiscales pourraient par ailleurs ne pas être atteintes compte tenu d'une croissance
que prévue, redoute le locataire de Bercy, cité par le même média.
Résultat, le déficit public pourrait atteindre 5,6% du produit intérieur brut (PIB) cette année au lieu des 5,1% espérés. Il se creuserait même à 6,2% du PIB en 2025 au lieu de 4,1%, si 60 milliards d'euros d'économies n'étaient pas réalisées l'année prochaine, selon Bercy.
Une autre difficulté attend le prochain locataire de Bercy. La France doit présenter d'ici au 20 septembre son plan de redressement des finances jusqu'à 2027 à l'Union européenne, souligne la presse rappelant que la Commission européenne a en effet mis Paris en demeure pour procédure de déficit excessif le 26 juillet dernier.
Le projet de loi de finances doit normalement être transmis aux parlementaires
"au plus tard le premier mardi d'octobre de l'année précédant celle de l'exécution du budget",
soit le 1er octobre 2024.
L'Assemblée nationale et le Sénat doivent ensuite débattre et adopter la loi, qui doit être promulguée le 1er janvier suivant. Le document est un texte conséquent (de 416 pages pour la version de 2024), qui demande un long travail à Bercy et qui concerne tous les ministères, souligne la même source.
Une fois que le gouvernement aura préparé et transmis son projet de loi de finances, le texte sera débattu à l'Assemblée nationale et au Sénat.
Une tâche qui s'avère particulièrement complexe au Palais Bourbon, puisqu'aucun bloc politique n'y dispose de la majorité des sièges. Mettre d'accord au moins deux tiers des députés ne sera pas une mince affaire, tant les visions s'opposent sur la trajectoire budgétaire de la France, relève encore franceinfo.
Tandis que le gouvernement sortant propose 10 milliards d'euros d'économies, les parlementaires du Nouveau Front populaire (NFP) proposent plutôt d'accroître les recettes de l'Etat en augmentant les impôts pour les plus riches.
Une proposition difficilement entendable pour le camp macroniste, qui avait promis de ne pas augmenter les impôts pendant la campagne des législatives.
Le PLF pourrait être adopté sans débats grâce à l'article 49.3 de la Constitution. La disposition avait été utilisée à plusieurs reprises à l'automne 2023 par l'ancienne Première ministre Élisabeth Borne qui n'avait pas trouvé de majorité pour approuver son budget, rappelle encore le média français. Toutefois cette option pourrait exposer le futur gouvernement à une motion de censure.
#France
#Budget 2025
#Finance