Victor Manuel Rocha, 73 ans, avait été arrêté début décembre, accusé d'avoir été une taupe pour le gouvernement communiste de La Havane tandis qu'il grimpait les échelons de la diplomatie américaine, ayant accès à des documents confidentiels et une influence sur la politique étrangère américaine.
Victor Manuel Rocha a occupé de très hautes positions au sein de la diplomatie américaine: avant de terminer sa carrière au département d'Etat comme ambassadeur en Bolivie de 2000 à 2002, il a notamment été membre du Conseil de sécurité nationale, organe de la Maison Blanche, de 1994 à 1995, pendant la présidence de Bill Clinton.
Il a aussi été en poste dans de nombreuses ambassades américaines en Amérique latine, dont celle de La Havane, selon un document judiciaire.
Même après avoir quitté le département d'Etat en 2002 au terme d'une trentaine d'années de service, il a poursuivi son travail d'espionnage pour Cuba, d'après le ministère de la Justice.
Il a été confondu par un membre de la police fédérale américaine (FBI) qui s'est fait passer, en 2022 et 2023, pour un agent des services cubains de renseignement, selon un document judiciaire.
M. Rocha s'est rendu, en évitant soigneusement d'être suivi, à un rendez-vous avec ce faux agent cubain, qui cachait micro et caméra pour l'enregistrer.
De nombreuses affaires d'espionnage ont émaillé les relations entre les deux pays, ennemis depuis la révolution communiste à Cuba en 1959, en pleine guerre Froide.
En 2001, Ana Montes, analyste des services de renseignement militaires, avait été arrêtée pour espionnage, reconnaissant avoir recueilli du renseignement pendant près d'une décennie pour Cuba. Et en 2010, le diplomate américain Kendall Myers avait été condamné à la prison à vie, reconnu coupable d'avoir espionné pendant 30 ans en faveur de La Havane.
La CIA, de son côté, a tenté à de nombreuses reprises d'assassiner des dirigeants cubains, après l'échec du débarquement dans la baie des Cochons en 1961.