Un drone de l'armée nigériane a accidentellement tué au moins 85 civils dimanche dans un village de l'État de Kaduna, dans le nord-ouest du Nigeria, selon des sources officielles, constituant l'un des bombardements militaires les plus meurtriers du pays.
Le président Bola Ahmed Tinubu a également ordonné mardi l'ouverture d'une enquête après que l'armée a reconnu qu'un de ses drones visant des groupes armés avait accidentellement frappé le village de Tudun Biri, dont les habitants célébraient une fête musulmane.
L'armée n'a pas donné de chiffres sur les victimes, mais des habitants ont déclaré que 85 personnes, dont beaucoup de femmes et d'enfants, avaient été tuées. L'Agence nationale de gestion des urgences (Nema) a déclaré:
La NEMA a précisé que 66 autres personnes étaient prises en charge à l'hôpital, mais que les responsables des urgences négociaient toujours avec les chefs de la communauté pour apaiser les tensions et pouvoir se rendre au village.
Les forces armées nigérianes ont souvent recours aux frappes aériennes dans leur lutte contre les milices de bandits dans le nord-ouest et le nord-est du pays, où les terroristes se battent depuis plus d'une décennie.
Ce conflit a fait plus de 40 000 morts et deux millions de déplacés depuis 2009.
"Indignation et chagrin"
Les milices terrorisent depuis longtemps certaines régions du nord-ouest du Nigeria, opérant à partir de campements situés au cœur des forêts et lançant des raids dans les villages pour piller et kidnapper les habitants en vue d'obtenir une rançon.
Dans le nord-est, les djihadistes ont été repoussés des territoires qu'ils occupaient au plus fort du conflit, même s'ils continuent à se battre dans les zones rurales.
Les bombardements de l'armée nigériane ont déjà touché accidentellement des civils.
En janvier 2017, au moins 112 personnes ont été tuées lorsqu'un avion de chasse a frappé un camp abritant 40 000 personnes déplacées par les violences djihadistes dans la ville de Rann, près de la frontière avec le Cameroun.