Sous la tente où elle vit depuis le séisme meurtrier dans le nord de la Syrie, Oum Esmat a le cœur lourd: pour cette mère de famille, le mois de jeûne du ramadan, qui commence jeudi, aura un goût amer.
De sa maison voisine, elle a pu sauver quelques ustensiles de cuisine qui n'ont pas été détruits par le séisme.
Dans sa tente, il n'y a que des matelas et un réchaud.
Le séisme a tué environ 6.000 personnes en Syrie, et dévasté cinq régions du pays, surtout celles frontalières de la Turquie, aggravant les conditions de vie d'une population déjà éprouvée par 12 années de guerre.
Cette année, le mois de ramadan coïncide avec un niveau d'insécurité alimentaire sans précédent depuis le début du conflit en Syrie en 2011 avec 12,9 millions de personnes touchées.
Et mi-mars, le Programme alimentaire mondial (PAM) a mis en garde contre un arrêt de l'aide à 3,8 millions de personnes sur un total de huit millions d'ici juillet, si cet organisme d'aide de l'ONU n'obtient pas de financement supplémentaire.
Dans un camp installé à la hâte après le séisme près de Jindayris, l'une des zones les plus touchées par le séisme dans le nord de la Syrie, Hilal Muhammad al-Sfarjali vend des friandises sur une table qu'il a disposée entre les tentes après avoir perdu sa maison.
Dans le même camp, Oum Jomaa, laissée veuve par le séisme, ressent une profonde tristesse à l'approche du mois sacré musulman.