RDC: manifestation à Paris contre le "silence de la communauté internationale"

09:422/02/2025, dimanche
MAJ: 2/02/2025, dimanche
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Des membres de la Croix-Rouge congolaise désinfectent des sacs mortuaires à la morgue de l'hôpital général de Goma, le 1er février 2025. Le groupe M23, soutenu par le Rwanda, progresse vers le sud dans l'est de la République démocratique du Congo, riche en minerais, alors que les Nations unies annoncent que l'escalade du conflit a fait au moins 700 morts en moins d'une semaine. Le M23 s'est emparé de Goma, centre commercial vital de l'est, après d'intenses combats cette semaine, et a promis de marcher jusqu'à la capitale de la République démocratique du Congo.
Crédit Photo : ALEXIS HUGUET / AFP
Des membres de la Croix-Rouge congolaise désinfectent des sacs mortuaires à la morgue de l'hôpital général de Goma, le 1er février 2025. Le groupe M23, soutenu par le Rwanda, progresse vers le sud dans l'est de la République démocratique du Congo, riche en minerais, alors que les Nations unies annoncent que l'escalade du conflit a fait au moins 700 morts en moins d'une semaine. Le M23 s'est emparé de Goma, centre commercial vital de l'est, après d'intenses combats cette semaine, et a promis de marcher jusqu'à la capitale de la République démocratique du Congo.

Plus d'un millier de personnes ont manifesté samedi à Paris pour condamner le manque de réaction de la communauté internationale face à l'aggravation du conflit dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Le cortège, essentiellement composé de membres de la diaspora congolaise, est parti de la place de la Bastille pour rejoindre celle de la Nation.

De nombreux drapeaux congolais ont été brandis, accompagnés de pancartes portant des slogans tels que "Stop à la guerre", "Nos richesses, notre droit", ou encore "L'Union européenne complice du pillage".


Certains messages dénonçaient directement le rôle du Rwanda dans la crise, accusant le président Paul Kagame d'entretenir le chaos dans la région depuis des décennies.

Le gouvernement de Kinshasa accuse Kigali de soutenir le groupe armé M23 dans le but de contrôler les ressources minières de l'est du Congo, une accusation réfutée par Kigali. Cette accusation s'est intensifiée après que l'Union européenne a signé en février 2024 un accord stratégique sur les matières premières critiques, une initiative vivement critiquée par les autorités congolaises.


Le conflit entre la RDC et le Rwanda, marqué par des affrontements récurrents et des déplacements de populations, dure depuis plus de trois ans. Le Rwanda affirme, de son côté, agir pour éliminer des groupes armés issus d'anciens responsables du génocide de 1994 au Rwanda, qu'il considère comme une menace pour sa sécurité.

Face à cette crise persistante, les manifestants ont appelé la Belgique et la France à jouer un rôle plus actif en faveur de la RDC, dénonçant un silence qu'ils jugent complice.

Pour rappel, après plusieurs semaines de combat entre les Forces armées de la RDC (Fardc) et les rebelles du M23, ces derniers ont pris le contrôle de la ville de Goma, suscitant la colère des Congolais qui sont descendus dans la rue pour exprimer leur soutien à leur armée et déplorer la position passive des puissances internationales à l'égard de cette agression.


Le Mouvement du 23 Mars (M23) avait été créé en 2012 par des militaires dissidents de l'armée congolaise. Après une brève montée en puissance, il a été défait en 2013 par les Fardc, appuyées par les Casques bleus de la Monusco. Cependant, le M23 a repris les armes en 2022, s'emparant de plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu, située à la frontière du Rwanda et de l'Ouganda.

Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir activement le M23 pour accéder aux richesses minières de la région. Ces accusations sont étayées par des rapports d'agences onusiennes, qui pointent un appui militaire rwandais au mouvement rebelle. Pour la RDC, le M23 est un groupe "terroriste" et toute forme de négociation est catégoriquement rejetée.

Le Rwanda réfute ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue rwandaise. Kigali rejette également les conclusions des rapports onusiens et rappelle avoir désarmé les rebelles du M23 qui s'étaient réfugiés sur son sol en 2012-2013, avant de remettre leur arsenal aux autorités congolaises.


Pour le Rwanda, le M23 représente une menace pour sa sécurité intérieure. Kigali accuse la RDC de collaborer avec des groupes armés, notamment les miliciens Wazalendo et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), considérés comme responsables du génocide rwandais. Ces alliances, selon Kigali, s'inscriraient dans une stratégie visant à renverser le gouvernement rwandais.


Au moins 700 personnes ont été tuées et 2800 autres blessées lors des affrontements pour le contrôle de la ville de Goma entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23, entre dimanche 26 janvier et jeudi 30 janvier, selon un bilan des Nations Unies.


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