
Après la chute de Goma (province du Nord-Kivu), aux mains des rebelles du M23 – qui bénéficieraient du soutien du Rwanda–le chef des opérations de paix de l'ONU s'est dit, vendredi, préoccupé par l'avancée des rebelles vers Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu, qui fait craindre selon lui une escalade régionale, a rapporté l'ONU dans un communiqué.
Selon ses informations, le M23 serait actuellement à environ 60 kilomètres au nord de Bukavu, dans le Sud-Kivu, où le groupe armé s'était déjà emparé, le 21 janvier dernier, de Minova, une ville stratégique le long de la route vers Goma.
Le chef des opérations de paix s'est par ailleurs inquiété des risques d'escalade au-delà des frontières de la RDC que fait peser l'extension des combats au Sud-Kivu.
Le chef des opérations de paix a également salué l'effervescence diplomatique régionale des dernier jours pour tenter de sortir de la crise, qu'il s'agisse du sommet extraordinaire des chefs d'État de la SADC, organisé vendredi au Zimbabwe, ou de la réunion d'urgence du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA), qui a eu lieu le 28 janvier.
Au moins 700 personnes ont été tuées et 2800 autres blessées lors des affrontements pour le contrôle de la ville de Goma entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23, entre dimanche 26 janvier et jeudi 30 janvier, selon un bilan donnée vendredi par l'ONU.
Le Mouvement du 23 Mars (M23) a été créé en 2012 par des militaires dissidents de l'armée congolaise. Après une brève montée en puissance, il a été défait en 2013 par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les Casques bleus de la MONUSCO. Cependant, le M23 a repris les armes en 2022, s'emparant de plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu, située à la frontière du Rwanda et de l'Ouganda.
Le Rwanda réfute ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue rwandaise. Kigali rejette également les conclusions des rapports onusiens et rappelle avoir désarmé les rebelles du M23 qui s'étaient réfugiés sur son sol en 2012-2013, avant de remettre leur arsenal aux autorités congolaises.
Pour le Rwanda, le M23 représente une menace pour sa sécurité intérieure. Kigali accuse la RDC de collaborer avec des groupes armés, notamment les miliciens Wazalendo et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), considérés comme responsables du génocide rwandais. Ces alliances, selon Kigali, s'inscriraient dans une stratégie visant à renverser le gouvernement rwandais.
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