Une plateforme fédérant les principaux partis d'opposition au Gabon a annoncé vendredi à la surprise générale la désignation d'Albert Ondo Ossa comme candidat "consensuel" face au président sortant Ali Bongo Ondimba à l'élection présidentielle du 26 août.
Comme en 2016 autour de Jean Ping, défait in extremis lors d'un scrutin présidentiel contesté face à M. Bongo, les principaux ténors de l'opposition ont opté, sept ans plus tard, pour l'union, eux qui avançaient jusqu'à présent en ordre dispersé.
Si le scrutin présidentiel concentre l'attention, des élections législatives et locales se tiendront simultanément le 26 août.
Albert Ondo Ossa, 69 ans, ancien ministre de l'Education et de l'Enseignement supérieur d'Omar Bongo Ondimba, qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant plus de 41 ans, a finalement été désigné après d'intenses tractations jeudi et vendredi.
Les six candidats membres de la coalition se sont tous engagés à retirer leur candidature au profit du candidat consensuel, a assuré le président d'Alternance 2023, François Ndong Obiang.
Bulletin unique
Loin d'être favori, M. Ondo Ossa était notamment opposé à trois ex-ministres: Alexandre Barro Chambrier, du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), Paulette Missambo, de l'Union nationale (UN), et ex-membre du tout puissant Parti démocratique gabonais (PDG), et Raymond Ndong Sima, ancien Premier ministre d'Ali Bongo.
Mais si l'union fut tardive, l'opposition avait récemment critiqué d'une même voix l'instauration d'un "bulletin unique" pour la présidentielle et les législatives par décret début août.
Avec le bulletin unique, les électeurs voteront une seule fois pour ces deux scrutins, et obligatoirement en faveur d'un candidat à l'élection présidentielle et d'un candidat à l'élection législative issus du même parti, a indiqué à l'AFP le Centre gabonais des élections (CGE).
"Sans morts"
Face à lui, Ali Bongo, 64 ans, a été élu pour la première fois en 2009 à la mort de son père Omar Bongo, puis réélu de justesse en 2016.
En février un forum de concertation, boudé par les principaux dirigeants de l'opposition, avait permis de modifier la Constitution, réduisant le mandat présidentiel de sept à cinq ans et faisant repasser le scrutin à un tour unique.
Ses détracteurs avaient dénoncé une manœuvre destinée à faciliter la réélection d'Ali Bongo à une majorité relative.