Après des années de saga judiciaire, Julian Assange, relâché de prison au Royaume-Uni, fait route mardi vers un tribunal fédéral américain dans le Pacifique où il doit plaider coupable aux termes d'un accord qui lui permet de retrouver sa liberté.
Poursuivi pour avoir exposé au grand jour des centaines de milliers de documents confidentiels, cet Australien âgé de 52 ans doit comparaître mercredi à 09H00 locales (mardi 23H00 GMT) devant un tribunal fédéral des îles Mariannes, territoire américain du Pacifique, selon des documents judiciaires rendus publics dans la nuit de lundi à mardi.
L'organisation a ensuite diffusé une vidéo de 13 secondes sur laquelle on le voit monter l'escalier de l'appareil.
Selon des journalistes de l'AFP, l'avion s'est posé à Bangkok mardi vers 12H30 (05H30 GMT) pour une escale technique.
Il doit redécoller pour Saipan, aux îles Mariannes, vers 21H00 (14H00 GMT), avait indiqué à l'AFP un responsable thaïlandais sous couvert d'anonymat.
"Diplomatie discrète"
Il était tout simplement impossible que cela ne devienne pas un problème pour l'alliance (américano-australienne).
Cet accord met un terme à une saga de près de 14 ans. Il est intervenu alors que la justice britannique devait examiner, les 9 et 10 juillet, un recours de Julian Assange contre son extradition vers les Etats-Unis, approuvée par le gouvernement du Royaume-Uni en juin 2022.
Passible de 175 ans de prison
Parmi ces documents figure une vidéo montrant des civils, dont deux journalistes de l'agence Reuters, tués par les tirs d'un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007.
Visé par 18 chefs d'accusation, il encourait en théorie jusqu'à 175 ans de prison en vertu de la loi sur l'espionnage.
Chelsea Manning avait pour sa part été condamnée en août 2013 à 35 ans de prison par une cour martiale, mais avait été libérée au bout de sept ans après commutation de sa peine par le président Barack Obama.
Cet appel devait notamment porter sur la question de savoir s'il bénéficierait de la protection de la liberté d'expression en tant qu'étranger dans le système juridique américain.
Depuis, les appels se sont multipliés pour que l'actuel président américain Joe Biden abandonne les charges retenues contre lui. L'Australie a présenté une demande officielle en ce sens en février que M. Biden a dit examiner, suscitant l'espoir chez ses soutiens.