Inondations majeures en Russie et au Kazakhstan: l'eau monte encore dans plusieurs régions

09:4215/04/2024, lundi
AFP
Les autorités russes et kazakhes signalent que les inondations persistent dans certaines régions, touchant déjà plus de 100 000 personnes contraintes de quitter leur domicile.
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Les autorités russes et kazakhes signalent que les inondations persistent dans certaines régions, touchant déjà plus de 100 000 personnes contraintes de quitter leur domicile.

Les autorités russes et kazakhes ont déclaré dimanche que l'eau continuait de monter dans certaines des régions touchées par des inondations majeures, où le pic est attendu dans les prochains jours, plus de 100 000 personnes ayant déjà dû quitter leurs domiciles.

À Petropavlovsk, capitale de la région du Kazakhstan-Septentrional (220 000 habitants, nord), le pic doit arriver dans les prochaines 24 heures, selon l'agence de presse officielle Kazinform.


Par endroits, seuls les toits des maisons émergent d'une eau marron qui a envahi des quartiers entiers. Pour atteindre leurs maisons, certains se déplacent en bateau gonflable.

Plus d'un millier de maisons ont déjà été inondées, d'après Kazinform.


"On m'a fait sortir hier et, en 15 minutes, l'eau est arrivée",
a dit à l'AFP Elena Kurzaïeva, retraitée de 67 ans.

"Pourquoi en est-on arrivés là? Personne n'a rien fait pendant 60 ans",
s'est agacé un autre résident, Alexandre Kouprakov, reprochant au gouvernement kazakh de n'avoir fait
"aucun investissement"
dans la zone pour éviter cette situation.

Depuis le début des inondations, plus de 107 000 personnes ont déjà été évacuées au Kazakhstan, dont une partie ont pu ensuite rentrer chez elles, selon le ministère des Situations d'urgence de cet immense pays d'Asie centrale.

La Russie n'a pas communiqué de chiffre national, mais au moins 23 000 personnes ont quitté leur domicile dans les régions d'Orenbourg et de Kourgan, dans le sud du pays, selon les autorités régionales.


Partir immédiatement


Les crues majeures sont causées par de fortes pluies associées à une hausse des températures, à la fonte accrue des neiges et à la débâcle des glaces hivernales recouvrant rivières et fleuves.

Si le degré d'influence du changement climatique reste à déterminer, il est déjà établi par les scientifiques que le réchauffement de la planète favorise des événements météorologiques extrêmes comme les fortes précipitations à l'origine d'inondations.


Dans l'Oural, le gouverneur de la région russe de Kourgan, Vadim Choumkov, a exhorté les habitants à évacuer leurs logements avant la tombée de la nuit.


"Mes compatriotes, quittez les zones inondées immédiatement"
, a-t-il écrit.

"Une situation très difficile avec la montée des eaux est attendue dans la nuit"
, a-t-il indiqué, prévenant les habitants que les choses pouvaient changer
"radicalement dans un sens négatif"
, sans qu'ils aient
"le temps de réagir".

Le niveau de la rivière Tobol monte, et
"il a commencé à pleuvoir, ce qui provoque un afflux d'eau supplémentaire"
, a expliqué Vadim Choumkov.

A Kourgan, le pic de crue est attendu dimanche ou lundi, selon les autorités régionales.


Environ 18 000 personnes pourraient se trouver dans la zone d'urgence, a souligné l'agence Ria Novosti en s'appuyant sur les prévisions officielles.

A Orenbourg, l'une des villes les plus touchées dans la région du même nom, les eaux du fleuve Oural ont partiellement submergé certaines routes et se sont déversées sur des zones résidentielles, transformant des quartiers en mares. Là aussi, des évacuations ont été ordonnées.


Oksana Altintchiourina, une habitante rencontrée samedi par l'AFP, a dit avoir emporté les documents les plus importants, passeports, factures et certificats de naissance. Mais, selon elle,
"rien d'autre"
n'a pu être sauvé.

"Les meubles, les affaires, tout est perdu"
, s'est-elle désolée.

Dans la région de Tioumen, en Sibérie occidentale, les habitants de deux villages supplémentaires ont commencé à être relogés provisoirement en raison de la crue de la rivière Ichim.

Dans cette région, le pic de crue ne devrait être atteint qu'autour du 23 au 25 avril, selon les autorités.


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