France: Le massacre des Algériens du 17 octobre 1961 enfin condamné par l'Assemblée Nationale

La rédaction
16:0028/03/2024, jeudi
Yeni Şafak
Graffiti sur le Pont Saint-Michel qui enjambe la Seine, indiquant "Ici on noie les Algériens", en référence au massacre du 17 octobre 1961.
Crédit Photo : Claude ANGELI et Jean TEXIER / Wikipédia
Graffiti sur le Pont Saint-Michel qui enjambe la Seine, indiquant "Ici on noie les Algériens", en référence au massacre du 17 octobre 1961.

L'Assemblée nationale française adopte une résolution pour condamner le massacre du 17 octobre 1961, dénonçant la violente répression des Algériens sous l'autorité de Maurice Papon.

Dans une session marquée par 67 votes favorables et 11 votes contre, provenant principalement des rangs du Rassemblement national, la proposition de résolution a été adoptée. Celle-ci appelle à l'inscription d'une journée de commémoration pour cet événement tragique dans le calendrier officiel des commémorations nationales.


Portée par l'écologiste Sabrina Sebaihi et la députée Renaissance Julie Delpech, cette initiative a été saluée comme une première étape cruciale dans la reconnaissance de ce qu'on qualifie maintenant de "crime colonial". Cependant, l'omission du terme "crime d'État" dans le texte final, fruit d'un compromis laborieux avec le parti présidentiel et l'Élysée, suscite des interrogations quant à la véritable portée de cette résolution.


Les députés LFI ont soutenu cette résolution.

La ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales, Dominique Faure, a reconnu dans son discours la violence de la répression exercée sous l'autorité de Maurice Papon, évoquant les nombreux blessés et les dizaines de personnes jetées dans la Seine.
Toutefois, les voix critiques soulignent que cette reconnaissance arrive tardivement, plus de six décennies après les événements, laissant un goût amer de négligence et d'oubli.

Malgré les efforts déployés ces dernières années pour promouvoir la mémoire et la reconnaissance de ce massacre, notamment avec l'hommage rendu par le président François Hollande en 2012, certains estiment que la France doit faire davantage pour affronter son passé colonial et ses conséquences. Cette résolution, bien qu'importante, ne peut effacer les décennies de silence et d'indifférence qui ont entouré cet épisode sombre de l'histoire franco-algérienne.


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