Crédit Photo : FREDERICK FLORIN / AFP
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
La Commission européenne va recommander aux 27 l'ouverture de négociations d'adhésion avec la Bosnie, dernière décision en date d'un mouvement d'élargissement de l'UE.
Saluant les
"progrès impressionnants"
réalisés par ce petit pays des Balkans, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen a annoncé mardi que Bruxelles allait recommander aux 27 l'ouverture de ces discussions formelles, comme la Commission l'avait déjà fait fin 2023 pour l'Ukraine et la Moldavie.
Les États membres discuteront de cette recommandation lors de leur prochain sommet les 21 et 22 mars à Bruxelles.
Nermin Niksic, le Premier ministre de l’entité croato-bosniaque, l'une des deux entités constituant le pays avec celle regroupant les Serbes de Bosnie s'est félicité:
Nous avons ouvert la principale porte de l’UE et il n’y a pas de marche arrière.
La Bosnie reste très divisée après le conflit
qui a dévasté cette ex-République yougoslave et fait plus de 100.000 morts.
Près de 30 ans après les accords de Dayton qui ont mis à ce conflit en 1995, le pays connait toujours une paralysie de ses institutions. Il est séparé en deux: une entité serbe, et une autre croato-bosniaque, dont les dirigeants souhaitent en revanche que le pays adhère à l'Otan.
Devant le Parlement européen à Strasbourg, Mme von der Leyen a affirmé:
Bien sûr, des progrès supplémentaires sont nécessaires pour rejoindre notre Union.
"Mais le pays démontre qu'il peut satisfaire aux critères d'adhésion et répondre à l'aspiration de ses citoyens à faire partie de notre famille"
, a assuré Mme von der Leyen.
Le président serbe de Bosnie, Milorad Dodik s'est félicité mardi de l'annonce de la Commission.
"Pour nous (les Serbes de Bosnie), la voie européenne est importante car elle représente la réalisation d’un grand objectif national pour les Serbes – celui de vivre dans un espace économique et politique sans frontières"
, à savoir avec notamment la Serbie voisine, a-t-il écrit.
La semaine dernière, le haut-représentant de la communauté internationale en Bosnie, Christophe Schmidt, avait dénoncé lui le comportement
du chef des Serbes de Bosnie, appelant toutefois à ne pas en faire un obstacle à l'intégration.
Mme von der Leyen a dit mardi que la Bosnie était désormais
sur la politique étrangère et de sécurité de l'UE,
"ce qui est crucial en ces temps troublés sur le plan géopolitique".
La Bosnie est candidate à rejoindre l'UE depuis 2016, mais les négociations se sont accélérées après l'
"opération militaire spéciale"
russe en février 2022, qui a relancé l'intérêt de l'UE pour la région des Balkans où la Russie est aussi influente.
La présidente de la Commission a reconnu:
Au cours des dernières années, nous sommes passés à la vitesse supérieure dans notre approche de cette région.
Plusieurs ministres ou chefs de gouvernement européens ont multiplié récemment les déplacements à Sarajevo pour soutenir ce processus d'adhésion.
Mais plusieurs obstacles demeurent. Le pays vient d'adopter une loi contre le blanchiment exigée par Bruxelles, mais il n'y a toujours pas d'accord sur la réforme des tribunaux, ni de loi sur les conflits d'intérêts dans les institutions.
"Il y a eu plus de progrès en à peine plus d’un an qu’en plus d’une décennie",
a toutefois assuré mardi Mme von der Leyen.
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