Ismael "El Mayo" Zambada Garcia fournies par le bureau du procureur général mexicain à Mexico, le 1er août 2003.
Le chef du célèbre cartel mexicain de Sinaloa "El Mayo" a comparu jeudi en chaise roulante devant un tribunal fédéral américain, au Texas, après son arrestation la semaine dernière dans des circonstances qui demeurent mystérieuses, sur fond de soupçons de trahison.
Le 25 juillet, Ismael Zambada Garcia, de son vrai nom, a été arrêté à la descente d'un avion privé du côté américain de la frontière avec le Mexique avec Joaquin Guzman Lopez, l'un des fils de Joaquin
"El Chapo"
Guzman, cofondateur de l'organisation criminelle, lui-même en prison à perpétuité aux Etats-Unis depuis sa condamnation en 2019 à New York.
Autre cofondateur du cartel,
"El Mayo",
76 ans, a déjà plaidé non coupable la semaine dernière de trafic de drogue, blanchiment et d'association de malfaiteurs en vue de commettre un meurtre devant une juge fédérale du Texas.
Sous haute surveillance policière
, "El Mayo"
est apparu affaibli en fauteuil roulant lors d'une brève audience au tribunal fédéral d'El Paso, a rapporté le journal local El Paso Times.
L'une des questions soulevées lors de cette audience technique concernait le fait de savoir si Ismael Zambada Garcia devait être jugé avec d'autres membres du cartel de Sinaloa inculpés.
La prochaine audience a été fixée au 9 septembre. Le procès sur le fond de l'affaire ne devrait pas commencer avant plusieurs mois.
"Protection"
"Protection"
"El Mayo"
est considéré comme
"l'un des trafiquants de drogue les plus célèbres de l'histoire du Mexique"
, selon le centre d'analyse InSight Crime, même s'il est
"connu pour avoir fait profil bas"
et avoir
"privilégié les affaires à la violence"
.
Les autorités américaines espèrent obtenir de lui de précieuses informations sur de
"hauts responsables mexicains"
qui auraient fermé les yeux sur les opérations du carte
l "en échange de sa protection"
, selon Mike Vigil, ancien chef des opérations extérieures de l'agence fédérale antidrogue, la DEA.
Des accords ont plusieurs fois été passés entre les Etats-Unis et des membres du cartel pour obtenir des informations, a-t-il souligné à l'AFP, rappelant que le fils d
'"El Mayo"
, Jesús Vicente Zambada, a lui-même témoigné contre
"El Chapo".
Joaquin Guzman Lopez, 38 ans, a aussi plaidé non coupable et restera en détention jusqu'à la prochaine audience de procédure le 30 septembre, a confirmé mardi à l'AFP le parquet fédéral de l'Illinois à Chicago, juridiction devant laquelle il a été inculpé de trafic de drogue, blanchiment et détention d'armes.
À l'issue d'une opération aussi mystérieuse qu'audacieuse, les deux hommes ont été cueillis à l'atterrissage de leur avion privé, un
"coup très dur"
porté à l'un des réseaux de trafic de drogues
"les plus meurtriers du monde"
, notamment à cause des ravages du fentanyl, se sont félicitées les autorités américaines.
"Kidnappé"
"Kidnappé"
Des médias américains avaient dans un premier temps rapporté que Guzman Lopez avait convaincu
"El Mayo"
,
"sous de faux prétextes",
de monter dans l'avion prétendument à destination du sud du Mexique.
Les autorités antidrogue américaines affirment que les fils d'
"El Chapo"
, surnommés
"Los Chapitos"
, mènent
"une bataille interne"
contre
"El Mayo
" qu'on dit malade et en perte de pouvoir à la tête de Sinaloa. Mais l'avocat du fils d'
"El Chapo"
, Jeffrey Lichtman, a déclaré devant la presse à Chicago qu'il n'y avait
"aucun accord entre Joaquin Guzman Lopez et le gouvernement américain"
.
L'avocat d
'"El Mayo"
, Frank Perez, martèle lui aussi depuis dimanche que son client n'a pas été
"trompé"
par Joaquin Guzman Lopez mais
"kidnappé"
et
"emmené contre son gré aux Etats-Unis"
.
Les autorités mexicaines ont affirmé qu'elles n'avaient pas participé à l'opération, ajoutant que les agents américains eux-mêmes ne savaient pas qu'
"El Mayo"
, pour lequel les autorités américaines offraient 15 millions de dollars, était dans l'avion jusqu'à deux heures avant son atterrissage.
Pour Mike Vigil, la trahison de Joaquin Guzman Lopez est évidente, d'abord pour venger son père
"El Chapo"
, lui-même trahi par le fils d
'"El Mayo"
, et ensuite pour négocier un potentiel accord avec les Etats-Unis. Mais selon cet expert, l'impact de ces arrestations sur l'organisation du cartel sera mineur.
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