ÉDITION:

WWF veut un "codex planetarius" pour le commerce agricole

15:4825/09/2024, mercredi
AFP
Un système d'irrigation arrose un champ de choux près de la ville de Dabas, au sud-est de Budapest, en Hongrie, le 2 août 2024.
Crédit Photo : ATTILA KISBENEDEK / AFP
Un système d'irrigation arrose un champ de choux près de la ville de Dabas, au sud-est de Budapest, en Hongrie, le 2 août 2024.

Comment réduire la pression sur les ressources et nourrir la planète demain ? Le Fonds mondial pour la nature (WWF) propose de lancer le grand chantier des normes environnementales pour le commerce agricole, sur le modèle des normes de sécurité alimentaire convenues depuis des décennies.

Ce "codex planetarius" s'inspirerait du "codex alimentarius", un programme de l'ONU (FAO-OMS) mis en place en 1963. Ce recueil de normes sanitaires des aliments, fondées sur des évaluations scientifiques indépendantes et évolutives, sert aujourd'hui de référence, notamment dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).


Le futur "codex" environnemental pourrait se concentrer sur 6 à 8 normes de performance minimale des produits (prélèvements d'eau douce, préservation des sols, respect de la biodiversité, etc.), explique Jason Clay, directeur de l'Institut des marchés au WWF.


L'objectif serait de cibler les 10-20 % de producteurs générant à eux seuls 60 % à 80 % des impacts environnementaux, selon les travaux menés par le WWF en coordination avec le programme sur les systèmes alimentaires (Folur) de la Banque mondiale.

Ces normes pourraient s'appliquer dans le cadre des accords commerciaux (restriction des capacités d'exportation en cas de non-respect), alors que, depuis 2000, les exportations ont doublé et représentent aujourd'hui 30 % de la production agricole mondiale.


Les modes de production agricole affectent massivement l'environnement (l'état des sols et de la nature environnante, les ressources en eau, le climat, etc.), souligne Jason Clay:
"Si nous continuons ainsi, alors que nous attendons 1,5 milliard d'humains supplémentaires, nous ne serons pas capables de produire la nourriture nécessaire."

Le WWF a commandé à des chercheurs spécialisés des analyses sur les différents impacts environnementaux, leur mesure, et les cultures prioritaires (bœuf, soja, maïs, etc.). Attendues d'ici l'an prochain, elles seront soumises aux commentaires de centaines de spécialistes et parties prenantes, explique-t-on.


Mais
"ce sera aux gouvernements"
de poursuivre, souligne M. Clay.
"Nous lançons la 'conversation'. Nous ne tentons pas de fixer des normes pour le monde, nous tentons de pousser le monde à fixer des normes."

Il n'écarte pas que l'établissement d'un consensus général sur le sujet puisse prendre
"des décennies"
, mais il relève l'intérêt que montrent, selon lui, des pays comme le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

"Il est inévitable que cela se fasse (...) L'idée est que des États commencent à intégrer cela dans des accords bilatéraux, avant d'envisager certains accords multilatéraux. Quand les pays verront l'intérêt, ils pourront en convaincre d'autres."

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