Ces nouvelles condamnations surviennent à cinq jours de l'élection présidentielle, où le président sortant Kais Saied brigue un second mandat. Élu en 2019, Saied est accusé par ses opposants et des défenseurs des droits humains de dérive autoritaire depuis son coup de force du 25 juillet 2021, lorsqu'il s'est octroyé les pleins pouvoirs.
Au total, 37 poursuites distinctes ont été engagées contre Zammel dans l'ensemble des gouvernorats de Tunisie, principalement liées à des infractions concernant les parrainages, réputés difficiles à obtenir.
Ayachi Zammel, industriel de l'agro-alimentaire et ancien député, a été arrêté le 2 septembre, le jour même de la confirmation de sa candidature par l'Isie (Instance Supérieure Indépendante pour les Élections). Âgé de 47 ans et à la tête du parti libéral Azimoun, il est l'un des trois candidats retenus sur la liste définitive, aux côtés du président Kais Saied et de Zouhair Maghzaoui.
Plusieurs ONG tunisiennes et internationales ont critiqué le processus de sélection des candidatures. Human Rights Watch a souligné que "huit candidats potentiels ont été poursuivis, condamnés ou emprisonnés", ce qui les a empêchés de participer à l'élection.
De plus, l'Isie a été accusée par plusieurs ONG d'avoir perdu son indépendance après avoir exclu trois candidats sérieux, malgré leur réadmission par le Tribunal administratif.