Tunisie: le candidat présidentiel Zammel condamné à une lourde peine peu avant le scrutin

16:481/10/2024, Salı
AFP
Le candidat à la présidentielle de Tunisie, Ayachi Zammel.
Crédit Photo : X / X
Le candidat à la présidentielle de Tunisie, Ayachi Zammel.

Le candidat à la présidentielle Ayachi Zammel a été condamné à 12 ans de prison, s'ajoutant à deux condamnations récentes, à seulement quelques jours du scrutin prévu ce dimanche. Malgré cela, "il reste en lice", a précisé mardi à l'AFP son avocat.

Ces nouvelles condamnations surviennent à cinq jours de l'élection présidentielle, où le président sortant Kais Saied brigue un second mandat. Élu en 2019, Saied est accusé par ses opposants et des défenseurs des droits humains de dérive autoritaire depuis son coup de force du 25 juillet 2021, lorsqu'il s'est octroyé les pleins pouvoirs.


"Le tribunal de première instance de Tunis 2 a condamné Ayachi Zammel à 12 ans de prison dans quatre affaires liées aux parrainages, avec trois ans pour chaque dossier, et lui a interdit d'aller voter"
, a précisé Me Abdessater Messaoudi.

Le 27 septembre dernier, Zammel avait été condamné à six mois de prison pour
"falsification de documents"
par le tribunal de Jendouba, peine qui venait s'ajouter à une condamnation antérieure de 20 mois pour des accusations similaires.

Au total, 37 poursuites distinctes ont été engagées contre Zammel dans l'ensemble des gouvernorats de Tunisie, principalement liées à des infractions concernant les parrainages, réputés difficiles à obtenir.


"Tourner la page"


Ayachi Zammel, industriel de l'agro-alimentaire et ancien député, a été arrêté le 2 septembre, le jour même de la confirmation de sa candidature par l'Isie (Instance Supérieure Indépendante pour les Élections). Âgé de 47 ans et à la tête du parti libéral Azimoun, il est l'un des trois candidats retenus sur la liste définitive, aux côtés du président Kais Saied et de Zouhair Maghzaoui.


Malgré sa détention, Zammel ne peut pas mener campagne, mais son équipe diffuse des vidéos enregistrées avant son arrestation sur les réseaux sociaux. Une coalition de l'opposition a appelé à voter pour lui afin de
"tourner la page"
de l'ère Saied.

Plusieurs ONG tunisiennes et internationales ont critiqué le processus de sélection des candidatures. Human Rights Watch a souligné que "huit candidats potentiels ont été poursuivis, condamnés ou emprisonnés", ce qui les a empêchés de participer à l'élection.


De plus, l'Isie a été accusée par plusieurs ONG d'avoir perdu son indépendance après avoir exclu trois candidats sérieux, malgré leur réadmission par le Tribunal administratif.


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