L'armée soudanaise a approuvé une trêve de 72 heures, à compter de ce vendredi, quelques heures après que les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont annoncé leur accord pour une nouvelle trêve humanitaire.
Les combats qui font rage dans la capitale Khartoum et dans l’État d’al-Jazira (centre), ont fait plus de 400 morts et plus de 3 500 blessés, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Vendredi à l'aube, les FSR ont annoncé, par voie de communiqué, leur accord pour une nouvelle trêve humanitaire de 72 heures, à compter de ce vendredi, sur la base de médiation coordonnée aux niveaux international, régional et local.
De violents combats ont eu lieu, vendredi matin, aux abords du palais présidentiel dans le centre de Khartoum et dans d'autres quartiers de la capitale. Les combats se sont étendus pour la première fois à l'État d'al-Jazira (centre) situé à 200 kilomètres au sud de Khartoum, selon des témoins oculaires à Anadolu.
Il s'agit de la troisième trêve décrétée depuis le début des hostilités. Les deux précédentes trêves humanitaires ont été marquées par de nombreuses violations et accusations mutuelles des deux camps.
Au cours des derniers jours, des affrontements ont eu lieu entre l'armée soudanaise fidèle au général Abdel Fattah Al-Burhan et les paramilitaires des Forces de soutien rapide menés par le général Mohamed Hamdane Daglo, dit "Hemedti", dans neuf des dix-huit États que compte le Soudan.
Le ministre soudanais de la Santé, Haitham Mohamed Ibrahim, a déclaré, dans une allocution télévisée, que plus de 400 décès avaient été enregistrés dans tous les hôpitaux du pays.
Cependant, des comités médicaux indépendants ont évoqué, dans des communiqués distincts, la difficulté d'obtenir des données précises sur le nombre exact de victimes, étant donné que les rues sont jonchées de cadavres et que certaines victimes ne peuvent être prises en charge en raison des combats.
Depuis samedi dernier, le Soudan est le théâtre de combats entre l’armée régulière et les paramilitaires à Khartoum. Les deux camps s’accusent mutuellement d’avoir déclenché les hostilités.
Les FSR ont été constituées en 2013 pour soutenir les forces gouvernementales dans leur lutte contre les mouvements armés rebelles dans la région du Darfour (ouest). Ces unités paramilitaires ont par la suite assumé des missions, notamment la lutte contre la migration irrégulière aux frontières et le maintien de l’ordre, avant d’être qualifiées de "rebelles" par l’armée après le déclenchement des hostilités.