Au moins 16 personnes ont été tuées dans des affrontements entre ethnies haoussa et nouba, a rapporté mardi l'agence de presse soudanaise Suna, poussant le gouverneur à décréter un couvre-feu dans l'Etat du Nil blanc, frontalier du Soudan du Sud.
Cet Etat, qui s'étend de Khartoum à la frontière sud, a été jusqu'ici épargné par la guerre récente entre les deux généraux rivaux aux commandes depuis leur putsch de 2021 qui a fait des centaines de morts, principalement dans la capitale et au Darfour.
Des conflits entre communautés éclatent régulièrement au Soudan pour l'accès à l'eau et aux terres, vitales pour agriculteurs et éleveurs souvent issus d'ethnies rivales alors que de très nombreuses armes circulent après des décennies de guerre civile.
En octobre déjà, un conflit entre les Haoussas et des clans rivaux avait fait plus de 200 morts dans l'Etat du Nil bleu, frontalier de l'Ethiopie. Les Haoussas se disent de longue date discriminés par une loi ancestrale qui leur interdit, au titre de derniers arrivés, de posséder la terre, ce qu'ils contestent.
Depuis le putsch de 2021, les conflits entre ethnies ou tribus sont en hausse en raison du vide sécuritaire créé par le coup d'Etat, selon les experts. La question de l'accès à la terre est très sensible au Soudan, où agriculture et élevage représentent 43% des emplois et 30% du PIB.