Sénégal: prison ferme et mandat d'arrêt requis contre l'opposant Sonko

19:148/05/2023, понедельник
MAJ: 9/05/2023, вторник
AFP
Le président du parti d'opposition Sénégalais Patriots for Work, Ethics and Brotherhood (PASTEF), Ousmane Sonko. Crédit Photo: MUHAMADOU BITTAYE / AFP
Le président du parti d'opposition Sénégalais Patriots for Work, Ethics and Brotherhood (PASTEF), Ousmane Sonko. Crédit Photo: MUHAMADOU BITTAYE / AFP

Un magistrat sénégalais a réclamé lundi une peine de prison ferme et la délivrance d'un mandat d'arrêt contre l'opposant Ousmane Sonko lors d'un procès en appel pour diffamation dont pourrait dépendre sa candidature à la présidentielle de 2024.

Le procureur général Ibrahima Bakhoum a requis contre M. Sonko deux ans d'emprisonnement dont un ferme, un mandat d'arrêt et la publication de l'arrêt dans cinq journaux. M. Sonko était absent au procès devant la cour d'appel de Dakar. Le tribunal devait prononcer sa décision dans les heures suivantes.


M. Sonko, troisième de la présidentielle de 2019 et candidat déclaré à celle de février 2024, est poursuivi par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang pour "diffamation, injures et faux".


Il a été condamné en mars en première instance à deux mois de prison avec sursis et 200 millions de francs CFA (300.000 euros) de dommages et intérêts. Cette peine préservait son éligibilité, selon ses avocats, mais celle-ci pourrait être mise en cause par une condamnation plus lourde en appel.


M. Sonko et ses supporteurs accusent le pouvoir d'instrumentaliser la justice pour l'empêcher de se présenter à la présidentielle de 2024. Le parti présidentiel accuse de son côté M. Sonko de vouloir paralyser le pays et de se servir de la rue pour échapper à la justice.


En mars 2021, son interpellation alors qu'il se rendait en cortège chez le juge dans une affaire de viols présumés avait contribué à déclencher plusieurs jours d'émeutes qui avaient fait au moins une douzaine de morts. Ce procès est prévu le 16 mai.


Les rendez-vous de M. Sonko avec la justice sont communément sources de tensions et de quasi-paralysie de Dakar. Cependant, lundi, les autorités ont mis en place un dispositif allégé dans le quartier de M. Sonko et en ville par rapport à l'habitude. Aucun trouble n'a été rapporté.


M. Sonko a annoncé dimanche sur les réseaux sociaux sa décision de
"ne plus collaborer avec la justice"
et dit qu'il ne répondrait plus aux convocations des juges sans garantie pour sa sécurité, invoquant les incidents auxquels ont donné lieu ses déplacements au tribunal.

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