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Le journaliste Stanis Bujakera, correspondant de Jeune Afrique et de l'agence de presse internationale Reuters, et directeur adjoint du média en ligne congolais Actualité.cd.
L'organisation de défense des droits humains Human Rights Watch a appelé vendredi à Kinshasa à l'abandon des poursuites contre le journaliste Stanis Bujakera dont l'arrestation semble, selon elle, "de plus en plus motivée par des considérations politiques".
Arrêté il y a près de cinq mois, le correspondant du magazine Jeune Afrique est jugé pour un article, non signé de son nom, mettant en cause les renseignements militaires dans le meurtre d'un opposant, Chérubin Okende.
Une nouvelle audience de son procès, en cours depuis le 13 octobre à raison d'une audience toutes les deux ou trois semaines, est prévue vendredi dans la prison de Kinshasa où il est détenu.
Les autorités de la République démocratique du Congo
"devraient immédiatement abandonner toutes les poursuites engagées contre Stanis Bujakera, le libérer et veiller à ce que les journalistes puissent faire leur travail sans craindre d'être arrêtés ou harcelés par la justice"
, écrit dans un communiqué Thomas Fessy, chercheur principal sur la RDC à Human Rights Watch.
L'ONG rappelle que
"le journaliste de renom"
, également correspondant de l'agence de presse internationale Reuters et directeur adjoint du média en ligne congolais Actualité.cd, est accusé
"d'avoir fabriqué et distribué"
une note des renseignements civils incriminant les renseignements militaires dans l'assassinat de Chérubin Okende, retrouvé mort le 13 juillet dans sa voiture avec des blessures par balles.
Inculpé de
"propagation de faux bruits", "faux en écriture", "falsification des sceaux de l'État"
et
"transmission de messages erronés et contraires à la loi"
, il risque selon ses avocats jusqu'à 10 ans de prison, ajoute HRW.
"Jusqu'à présent, l'accusation n'a pas été en mesure de prouver ces allégations"
, constate l'organisation.
Celle-ci rappelle également que l'ONG Reporters sans frontières a mené une enquête ayant conclu que la note à la base de l'article de Jeune Afrique était authentique, même si elle ne pouvait
"pas juger de la véracité de son contenu".
Chercheur de Human Rights Watch, Fessy estime:
L'affaire semble de plus en plus motivée par des considérations politiques et s'inscrit dans un cadre de répression contre les médias.
Pour HRW,
"le harcèlement judiciaire contre Stanis Bujakera ne fait que souligner davantage le manque de transparence dans l'enquête sur la mort de Chérubin Okende".
Jeudi, la famille de l'opposant s'est dite "fatiguée" d'attendre les résultats de son autopsie et, selon son avocat, a finalement décidé de l'enterrer, près de sept mois après sa mort.
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