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Le président français, Emmanuel Macron prononce un discours sur l'Europe, dans un amphithéâtre de l'Université de la Sorbonne à Paris, le 25 avril 2024.
Emmanuel Macron a dressé jeudi un portrait alarmiste de l'Europe, affirmant qu'elle était "mortelle", en "situation d'encerclement", et qu'elle courait le risque d'être "reléguée" face à la compétition des autres grandes puissances, appelant à un nouveau sursaut des Vingt-Sept à l'horizon 2030.
Dans un discours sur l'avenir de l'UE, perçu comme son entrée en campagne pour les élections européennes, il a martelé:
Nous devons être lucides aujourd'hui sur le fait que notre Europe est mortelle, elle peut mourir.
"Cela dépend uniquement de nos choix mais ces choix sont à faire maintenant"
car
"à l'horizon de la prochaine décennie, (...) le risque est immense d'être fragilisé voire relégué"
, a-t-il asséné devant 500 invités, dont les ambassadeurs des 26 autres États-membres de l'UE, des étudiants, des chercheurs et le gouvernement au complet.
Le président français a évoqué une Europe
"dans une situation d'encerclement"
face aux grandes puissances régionales et jugé que les valeurs de la
européennes étaient
"de plus en plus critiquées"
et
Plaidant pour une
qui
,
et reprend
"son autonomie stratégique",
le chef de l'État a averti:
Le risque, c'est que l'Europe connaisse le décrochage et cela, nous commençons déjà à le voir malgré tous nos efforts.
Dans un contexte géopolitique alourdi par la guerre en Ukraine, il a appelé l'UE à renforcer encore sa défense au sein de l'Otan, évoquant au passage la possibilité pour elle de se doter d'un bouclier antimissiles.
Emmanuel Macron a annoncé à cet égard qu'il allait inviter les Européens à bâtir un
de
"défense européenne crédible".
Il a aussi appelé l'Europe à renforcer son industrie de défense et plaidé pour un
, sujet tabou notamment en Allemagne, pour investir dans l'armement.
Au niveau commercial, le président français a demandé une
de la politique commerciale européenne
"en défendant nos intérêts"
, face aux pratiques commerciales chinoises et américaines.
"Ça ne peut pas marcher si on est les seuls au monde à respecter les règles du commerce telles qu'elles avaient été écrites il y a 15 ans, si les Chinois, les Américains, ne les respectent plus en subventionnant les secteurs critiques"
, a-t-il déclaré.
Un discours largement considéré comme une entrée en campagne du chef de l'État français, alors que son camp patine à six semaines des élections européennes du 9 juin, pour lesquelles le Rassemblement national (RN, extrême droite) fait largement course en tête.
Selon un sondage Opinionway sur les élections européennes du 9 juin publié vendredi, la liste de la majorité présidentielle, à 19%, se situait toujours loin derrière celle du RN (29%), mais gardait une nette avance sur celle des socialistes (12%).
En écho au chef de l'État, Jordan Bardella, tête de liste du RN aux européennes, tiendra dans l'après-midi une conférence de presse pour présenter son programme et tenter ainsi d'imposer un duel au sommet.
L'Élysée a réfuté pour sa part toute tactique électoraliste, affirmant que M. Macron ambitionnait d'
de la prochaine Commission européenne à l'issue des élections de juin.
Une légitimité qui sera mesurée à l'aune des réactions européennes. Et au retour des Français qui estiment à 57% que le président n'a pas eu
sur l'UE depuis 2017, selon un sondage Elabe publié jeudi.
Dès vendredi, le président prendra aussi la température lors d'un échange avec des étudiants à Strasbourg, où il signera un nouveau contrat triennal pour conforter la stature européenne de la capitale alsacienne.
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