Le PIB du Soudan, déjà l'un des pays les plus pauvres au monde, va se contracter de plus de 18% en 2023 à cause de la guerre entre généraux qui a plongé ses 48 millions d'habitants dans le chaos, estime le Fonds monétaire international (FMI).
Dans un pays où l'inflation était déjà à trois chiffres avant la guerre lancée le 15 avril entre l'armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo,
"le conflit détruit les infrastructures et compromet l'accès aux services de base, tout en provoquant d'importantes vagues de migration"
, note l'institution internationale.
Le conflit a tué plus de 9.000 personnes, selon un bilan très largement sous-estimé, et fait plus de cinq millions de déplacés et réfugiés, tout en aggravant la crise sanitaire dans le pays, où plus de la moitié des habitants ont besoin d'aide humanitaire pour survivre.
Pour les experts, les violences et les pillages ont signé la
du Soudan, où la plupart des salaires n'ont pas été payés depuis des mois et où le système bancaire, déjà quasiment inexistant en temps de paix, a été fortement affecté par les violences.
L'agriculture, près de 40% du PIB et 80% des emplois selon l'ONU, a été fortement touchée. Mercredi, elle encaissait un nouveau coup dur: les autorités annonçaient avoir perdu le contrôle de grands pans du méga-projet agricole d'al-Jazira, au profit des paramilitaires qui s'en sont emparés par la force.
Quant aux ventes d'or -le Soudan est le troisième producteur d'Afrique-, elles sont officiellement quasiment à l'arrêt, privant le pays de sa première source de revenus en devises.
La livre soudanaise a ainsi récemment plongé: elle a perdu 50% de sa valeur depuis le début de la guerre.
"L'impact du conflit pourrait être long"
, prévient le FMI car
"la reconstruction pourrait prendre des années"
. Et, poursuit-il,
"une économie soudanaise affaiblie aura un impact négatif sur les pays voisins et l'Afrique du Nord plus généralement sur le moyen terme"
.
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