La police de Londres étrillée pour son échec dans la lutte contre l'exploitation des enfants

13:049/02/2024, vendredi
AFP
Des policiers britanniques devant Scotland Yard, le quartier général du Metropolitan Police Service, situé au centre de Londres, le 14 février 2022.
Crédit Photo : TOLGA AKMEN / AFP (Archive)
Des policiers britanniques devant Scotland Yard, le quartier général du Metropolitan Police Service, situé au centre de Londres, le 14 février 2022.

L'inspection de la police britannique a étrillé vendredi l'échec de la police de Londres, déjà en proie à une crise de confiance, à lutter efficacement contre l'exploitation sexuelle et criminelle des mineurs.

Dans un rapport publié vendredi, l'inspection de la police et des services de secours (HMICFRS) souligne que le
"manque de compréhension de la nature et de l'étendue de l'exploitation de mineurs",
sexuelle et criminelle, représente un obstacle
"significatif"
à sa capacité à lutter efficacement contre le phénomène.

La publication de ce rapport intervient alors que la police de la capitale britannique s'efforce de regagner la confiance de la population après une série de scandales retentissants ces dernières années, notamment la condamnation d'agents pour meurtre ou viols en série.

Si l'inspection évoque le
"bon travail"
de la police de la capitale, notamment concernant les équipes de lutte contre les abus et l'exploitation sexuelle des mineurs en ligne, elle fait part de sa
"grave préoccupation"
dans certains domaines.

Y figurent l'utilisation d'un langage qui met en cause les victimes, l'échec à faire le lien entre enfants disparus et exploitation, le manque de connaissance du phénomène, les retards dans le lancement des enquêtes et les occasions manquées pour identifier les suspects.

Le rapport émet ainsi des recommandations concernant l'amélioration de la formation, la lutte contre le langage mettant en cause les victimes et la conduite des enquêtes.


Le chef du HMICFRS Lee Freeman souligne que la police de Londres
"doit faire en sorte de pleinement comprendre les risques pour les mineurs"
et que son personnel doit être
"équipé pour identifier et lutter efficacement contre ces risques".

Scotland Yard doit
"mettre en œuvre nos recommandations en totalité et sans délai"
, ajoute-t-il.

En réponse à la publication du rapport, le commandant Kevin Southworth, qui dirige le service de la protection publique au sein de la police de Londres, s'est dit
"profondément désolé envers les enfants et les familles que nous avons déçus".
Il a tenu à
"rassurer la population sur le fait que nous avons déjà pris des mesures importantes"
à la suite de ces recommandations.

Depuis octobre dernier, Scotland Yard indique avoir formé 1.200 agents de protection des mineurs, 400 policiers responsables des enquêtes pour les disparitions de mineurs, affecté des policiers supplémentaires pour les enquêtes sur l'exploitation des mineurs et presque doublé le nombre de mineurs disparus classés à
"haut risque".

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