"Beaucoup de preuves" des crimes d'Assad en Syrie (enquêteurs ONU)

12:391/02/2025, samedi
MAJ: 1/02/2025, samedi
AFP
Des membres de la protection civile syrienne des Casques blancs examinent les restes de personnes retrouvés dans le sous-sol d'un immeuble de la ville d'al-Sbaynah, au sud-ouest de Damas, le 29 janvier 2025.
Crédit Photo : Rami al SAYED / AFP
Des membres de la protection civile syrienne des Casques blancs examinent les restes de personnes retrouvés dans le sous-sol d'un immeuble de la ville d'al-Sbaynah, au sud-ouest de Damas, le 29 janvier 2025.

En dépit de la destruction de documents et d'autres indices sur les crimes commis en Syrie sous le régime de Bachar al-Assad, les enquêteurs de l'ONU ont souligné vendredi que "beaucoup de preuves" restaient intactes.

"On a trouvé dans le pays beaucoup de preuves, et nous n'éprouverons pas de très grande difficulté à obtenir que soit rendue justice", a dit Hanny Megally, membre de la Commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie.

La chute soudaine du président Bachar al-Assad le mois dernier après des décennies de dictature a permis à la commission d'obtenir un accès au pays, alors qu'elle s'efforçait depuis le début de la guerre civile en 2011 d'enquêter à distance sur ces crimes.

"Cela a été fascinant d'être à Damas, alors que la Commission était restée depuis le début privée d'accès au pays", a ajouté M. Megally devant l'association des correspondants accrédités Acanu, après une récente visite en Syrie.

Décrivant ses visites de prisons à Damas, il a reconnu que "beaucoup de preuves" ont été "abîmées ou détruites" depuis que la population s'est ruée vers les prisons et centres de détention après la chute de Bachar al-Assad.

La célèbre prison de Saydnaya, lieu d'exécutions extrajudiciaires et de tortures qui symbolise les atrocités commises contre les opposants au régime, "est pratiquement vidée de tous documents", a encore déclaré le membre de la Commission d'enquête.

M. Megally a souligné qu'il y avait des signes évidents de "destruction délibérée des preuves", probablement par des proches d'Assad avant leur fuite, citant notamment deux lieux où avaient manifestement été brûlés des documents.

Mais il a estimé que l'Etat syrien sous Assad était un "système qui gardait probablement des doubles de tout, ce qui fait que si des preuves ont été détruites, elles existent à un autre endroit".

"D'autres bâtiments recèlent de nombreuses preuves", a-t-il ajouté.

"Il semble qu'il y ait beaucoup de preuves qui sont maintenant à l'abri, et qui pourront, nous l'espérons, être utilisées à l'avenir" pour que justice soit rendue, a-t-il conclu.

Sa collègue Lynn Welchman a estimé que les nouvelles autorités syriennes semblaient "chercher à garantir la préservation des preuves pour l'avenir".

"L'une des choses les plus importantes pour l'avenir sera de garantir que ce qui s'est passé en Syrie ne s'y reproduise plus jamais", a-t-elle jugé. "Il y a beaucoup de travail à faire pour essayer d'en savoir plus sur ce qui s'est passé, afin que toutes les composantes de la société syrienne puissent aller de l'avant."

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