Crédit Photo: Nipah Dennis / AFP
Plus de 34,5 millions de personnes ont besoin d'aide humanitaire et de protection sur un total de 109 millions de personnes dans la région africaine du Sahel en proie à la violence, à l'insécurité alimentaire et aux aléas climatiques, ont alerté, vendredi, les Nations unies et les partenaires humanitaires.
Selon l'Aperçu des besoins humanitaires et de la réponse pour le Sahel 2023, publié aujourd'hui par l’Onu et les partenaires humanitaires, une personne sur trois a besoin d'aide et de protection au Burkina Faso, dans l'Extrême-Nord du Cameroun, au Tchad, au Mali, au Niger et dans le nord-est du Nigeria.
"Poussée par la spirale de la violence, les déplacements, l'insécurité alimentaire et les aléas climatiques, la crise humanitaire dans la région du Sahel en Afrique de l'Ouest se détériore rapidement, une personne sur trois ayant désormais besoin d'une aide et d'une protection urgente",
déplorent l’Onu et les partenaires humanitaires dans leur rapport.
La même source souligne que
"les conflits et la violence sont les principaux moteurs des besoins humanitaires en 2023"
ajoutant que
"la sécurité s'est régulièrement détériorée depuis 2015, avec une forte augmentation du nombre de victimes civiles en 2022, année durant laquelle 4 555 personnes ont été tuées, tandis que plus de 1 500 civils ont été tués depuis le début de cette année".
Selon le rapport, l'insécurité force des communautés entières à se déplacer à travers le Sahel et en dehors de la région, entravant ainsi la cohésion sociale.
L'insécurité contribue également à
"une crise alimentaire et nutritionnelle qui touche 11,2 millions de personnes".
"Sur une population totale de 109 millions de personnes dans la région concerné par l'étude, plus de 34,5 millions ont besoin d'aide humanitaire et de protection. Pas moins de 6 millions de personnes se trouvent dans un niveau de besoin catastrophique et plus de la moitié des personnes dans le besoin sont des enfants",
précise le document.
Depuis le début de l’année,
6,6 millions de personnes
"ont fui leurs maisons en raison de persécutions, conflits et violations des droits de l'homme. Plus d'un million ont franchi des frontières internationales en tant que réfugiés",
ajoute l’étude de l’Onu et des partenaires humanitaires, qui explique que
"les attaques de groupes armés et la crainte d'attaques imminentes sont à l'origine de près de 75 % des déplacements dans la région".
Les plans de réponse humanitaire de l’Onu pour 2023 au Burkina Faso, au Cameroun, au Mali, au Niger, au Nigéria (nord-est) et au Tchad, nécessitent un financement de 4,6 milliards de dollars, selon le rapport.
"La crise au Sahel est une préoccupation humanitaire aiguë, si ces tendances actuelles se poursuivent, un nombre croissant de personnes seront incapables de subvenir à leurs besoins vitaux",
a mis en garde Charles Bernimolin, chef du bureau régional de la coordination des affaires humanitaires de l'Onu (Ocha) pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre à Dakar.
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