USA: Moody's Analytics juge sévèrement le plan sur la dette d'un chef républicain

11:3325/04/2023, mardi
MAJ: 25/04/2023, mardi
AFP
L'agence de gestion des risques, d'analyse financière et de notation, Moody's à New York. Crédit photo: EMMANUEL DUNAND / AFP / ARCHIVE
L'agence de gestion des risques, d'analyse financière et de notation, Moody's à New York. Crédit photo: EMMANUEL DUNAND / AFP / ARCHIVE

Le plan proposé par le président républicain de la Chambre américaine des représentants, Kevin McCarthy, pour relever le plafond d'endettement des États-Unis - en échange d'une réduction des dépenses publiques - aurait des conséquences négatives sur l'économie américaine, selon une note publiée lundi par Moody's Analytics.

Selon la branche de recherche de l'agence de notation, si le projet proposé par M. McCarthy, présenté le 17 avril, était voté en l'état, cela entraînerait une baisse de 0,6 point de pourcentage de la croissance potentielle américaine pour 2024 ainsi que la destruction de 780.000 emplois.


Le chômage atteindrait 4,6%, contre 3,5% en mars 2023, comparé à un scénario de vote d'un nouveau plafond sans condition.

Cette seconde option est celle défendue par le président américain Joe Biden, qui estime que la dette américaine est la conséquence des politiques engagées par l'ensemble des administrations précédentes et ne peut donc pas faire l'objet de discussions.


Soulignant par ailleurs que le risque de récession est toujours présent aux États-Unis, Moody's Analytics estime que le plan tel que présenté,
"se ferait dans un timing non-opportun et augmenterait considérablement le risque d'un tel retournement de l'économie".
De plus la note insiste sur:

Les coupes budgétaires prévues sont de puissants vents contraires pour la croissance à court terme.

Plusieurs analystes ont averti ces derniers jours du risque de voir arriver le mur de la dette encore plus tôt que prévu, notamment du fait de recettes fiscales plus faibles qu'attendues fin avril, à l'issue de la période de déclaration des revenus aux États-Unis.


Moody's anticipe ainsi un risque de défaut
"possiblement début juin"
et que ce risque commence à être pris en compte par les investisseurs, comme en témoignent les coûts d'assurance pour se couvrir d'un défaut de paiement des États-Unis, au plus haut depuis 2011.

Or le risque d'un défaut sur la dette américaine, qui serait une première, constituerait
"une ruine économique auto-infligée qui serait catastrophique"
alerte la Maison blanche.

Début mars, le président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, avait souligné que le relèvement du plafond était
"la seule issue en temps opportun qui nous permette de payer toutes nos factures",
soulignant, dans le cas contraire, le risque de conséquences
"difficiles à estimer"
mais qui
"pourraient être extrêmement négatives et causer des dommages à long terme".

Les États-Unis sont l'un des rares pays où le Parlement vote d'une part sur le déficit budgétaire annuel, qui vient mécaniquement augmenter la dette publique, puis sur la fixation d'un plafond, de fait régulièrement atteint.

Depuis le début des années 60, le plafond a été relevé à 78 reprises, selon le département du Trésor. Le plus souvent une formalité, ce vote s'est transformé ces dernières années en un bras de fer entre républicains et démocrates.


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