La NASA a peut-être franchi une étape décisive dans la quête de vie extraterrestre. Le télescope spatial James Webb (JWST) a détecté des signes de molécules biologiques dans l’atmosphère d’une exoplanète située à plus de 700 000 milliards de kilomètres de la Terre, selon une étude menée par l’Université de Cambridge et publiée mercredi.
Le professeur Nikku Madhusudhan, de l'Institut d'astronomie de Cambridge, explique que son équipe a analysé les données du JWST concernant K2-18b, une exoplanète 2,6 fois plus grande que la Terre, située dans la zone habitable d’une petite étoile rouge. Les scientifiques y ont détecté des molécules qui, sur Terre, sont exclusivement produites par des micro-organismes simples, comme les phytoplanctons marins ou certaines bactéries.
Une atmosphère révélatrice, mais prudence scientifique
"C’est à ce jour la preuve la plus solide qu’il pourrait exister de la vie ailleurs", a déclaré Madhusudhan à la BBC. Toutefois, il insiste sur la prudence: "Il nous faudra encore un à deux ans pour confirmer ce signal."
Les observations, bien que prometteuses, doivent atteindre un seuil de certitude de 99,99999 % pour être officiellement reconnues comme une découverte scientifique. Les résultats actuels atteignent 99,7 %, une avancée notable par rapport aux 68 % obtenus il y a 18 mois, mais encore insuffisante pour trancher.
Une planète qui "pourrait fourmiller de vie"
K2-18b orbite autour d’une étoile naine rouge, et la puissance du télescope James Webb permet d’analyser la composition chimique de son atmosphère à travers la lumière filtrée par cette étoile.
"Nous estimons que la quantité de gaz détectée est des milliers de fois plus élevée que sur Terre", précise le professeur. "Si l’origine biologique de ces gaz se confirme, alors cette planète pourrait être abondamment peuplée de vie."
Les scientifiques ont identifié la signature chimique d’au moins une des deux molécules associées à la vie sur notre planète. Mais leur origine exacte reste incertaine.
L’avis partagé des astrophysiciens
Catherine Heymans, astronome royale d’Écosse et professeure à l’Université d’Édimbourg, souligne que même un taux de certitude très élevé ne suffirait pas à prouver une origine biologique.
"Sur Terre, ces molécules sont produites par des micro-organismes, mais rien ne prouve qu’il n’existe pas des processus géologiques inconnus ailleurs dans l’univers capables de produire les mêmes éléments", affirme-t-elle.
Un moment charnière dans la recherche de vie extraterrestre ?
Malgré les incertitudes, l’équipe de Cambridge se dit confiante: "Nous sommes peut-être à un tournant historique, où la question fondamentale de savoir si nous sommes seuls dans l’univers devient enfin accessible scientifiquement", conclut le professeur Madhusudhan.
"Dans quelques décennies, on se souviendra peut-être de ce moment comme celui où l’univers vivant a commencé à se dévoiler."
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