Comme toute grande découverte qui affecte directement le quotidien même des humains, la question éthique s’impose, afin de réfléchir aux dérives probables. Et en matière d’IA, les contours de la peur sont de plus en plus nets avec les sorties médiatiques des figures pionnières de cette technologie, dont les opinions forment un curieux mélange d’optimisme et d’alarmisme ramenant à notre postulat de départ.
Mais qui a peur de l’intelligence artificielle ? La réponse à la question varie en fonction de celui qui doit y répondre. Pour une large majorité du public, le ChatGPT & Co sont une prouesse permettant des réponses faciles à des questions complexes. Pour les étudiants, c’est un outil idéal pour rédiger une dissertation, voire un mémoire sans trop suer en recherche et en rédaction (ou l’antisèche idéal pour passer un examen tout dépend de la moralité). Or, il n’en va pas de même pour les chercheurs, spécialistes et autres régulateurs qui multiplient les mises en garde face à une technologie qui semble prendre tout le monde de court, tant elle risque d’affecter profondément, et plutôt vers le pire, une société déjà mise à mal par les actuelles crises économique, climatique, épidémique, géopolitique…
Si les philosophes commencent à aborder l’aspect éthique du développement de l’IA étant donné les applications illimitées de cette technologie et ses résultats prometteurs pour le genre humain, il n’en demeure pas moins qu’il faudrait défendre le principe de modération des perfectionnements et des applications plutôt que de les interdire purement et simplement. Si l’humanité a appris des usages de l’atome pour faire de l’énergie, dont les bienfaits sont indéniables, elle en a aussi fabriqué la bombe qui permet d’annihiler toute forme de vie sur la planète. L’homme a réussi à maintenir la vie malgré l’existence du nucléaire, pourra-t-il en faire autant avec l’IA, l’avenir le dira, si nous sommes encore là.