DeepSeek accusée d’avoir transmis des données d’utilisateurs à une entreprise chinoise, selon le régulateur sud-coréen

Crédit Photo : Hector RETAMAL / AFP

Le logo de Deepseek lors de la Global Developer Conference, organisée par la Shanghai AI Industry Association, à Shanghai le 21 février 2025.

La start-up chinoise spécialisée dans l’intelligence artificielle, DeepSeek, a reconnu avoir transféré des données d’utilisateurs sud-coréens à une société chinoise sans leur consentement préalable, a annoncé jeudi l’autorité de régulation de la protection des données personnelles de Corée du Sud.

Depuis son lancement au début de l’année, le chatbot DeepSeek a suscité une attention internationale en raison de ses performances proches de celles de ChatGPT, tout en étant développé à moindre coût et avec des ressources plus limitées. Mais sa montée en puissance rapide inquiète plusieurs pays, notamment sur les questions de cybersécurité et de protection de la vie privée.

Données envoyées à ByteDance via Volcano Engine

Selon le responsable sud-coréen Nam Seok, DeepSeek aurait transmis à Volcano Engine, une société de cloud basée à Pékin et filiale de ByteDance (la maison mère de TikTok), des données sensibles comprenant:

des informations sur les appareils et réseaux,
des données concernant les applications installées,
mais aussi des requêtes saisies par les utilisateurs dans le chatbot IA.

Ces transferts auraient été réalisés sans le consentement explicite des utilisateurs et sans mention claire dans la politique de confidentialité, ce qui constitue une violation des règles en vigueur en Corée du Sud.

Retrait temporaire de l’application

En février, la Commission sud-coréenne de protection des données personnelles avait retiré DeepSeek des boutiques d’applications locales (Google Play et App Store) afin de mener une enquête approfondie sur le traitement des données par la plateforme.

La commission a maintenant transmis une liste de mesures correctives à la société chinoise. Si ces conditions sont remplies, l’interdiction pourrait être levée.

DeepSeek se défend

Interrogée par l’AFP, DeepSeek n’a pas réagi immédiatement. Toutefois, l’entreprise aurait expliqué aux autorités que ces transferts étaient motivés par la nécessité de corriger des vulnérabilités de sécurité et d'améliorer l’interface utilisateur.

Inquiétudes persistantes sur les données personnelles

Le modèle économique de DeepSeek, capable de rivaliser avec les leaders du secteur tout en consommant moins de ressources, bouleverse les standards du marché. Néanmoins, la présence dans ses conditions générales d’une clause sur la transmission des données à des tiers suscite de vives préoccupations.

Bien que ce type de clause soit également présent chez OpenAI (ChatGPT), les experts redoutent que les autorités chinoises puissent accéder aux données collectées.

La Corée du Sud n’est pas le seul pays à suivre cette affaire de près. À mesure que les chatbots IA se généralisent, les régulateurs du monde entier renforcent leur vigilance pour protéger les données personnelles et la souveraineté numérique.