Amazon a lancé ses premiers satellites de la constellation internet

06:4729/04/2025, mardi
AFP
 Une fusée Atlas V de United Launch Alliance transportant le projet Kuiper d'Amazon décolle pour lancer les premiers satellites de production depuis le complexe de lancement spatial 41, le 28 avril 2025, à Cap Canaveral, en Floride.
Crédit Photo : Miguel J. Rodriguez Carrillo / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Une fusée Atlas V de United Launch Alliance transportant le projet Kuiper d'Amazon décolle pour lancer les premiers satellites de production depuis le complexe de lancement spatial 41, le 28 avril 2025, à Cap Canaveral, en Floride.

Amazon, fondé par Jeff Bezos, a franchi un cap stratégique lundi avec le lancement des premiers satellites de sa future constellation Kuiper, conçue pour offrir une connexion internet très haut débit depuis l’espace.

Objectif: concurrencer Starlink, le réseau satellitaire déjà bien implanté d'Elon Musk.


Le tir a été effectué à 19h01 locales (23h01 GMT) depuis Cap Canaveral, en Floride, à bord d’une fusée Atlas V opérée par United Launch Alliance (ULA), joint-venture de Boeing et Lockheed Martin. Les 27 premiers satellites ont été placés en orbite basse, première étape d’un projet ambitieux visant à déployer plus de 3.200 satellites dans les prochaines années.

Amazon a déjà investi plus de 10 milliards de dollars dans le Projet Kuiper, présenté comme une réponse technologique, commerciale et géopolitique aux défis de la connectivité mondiale, en particulier dans les zones reculées, sinistrées ou en conflit.


Un projet en retard mais aux ambitions mondiales


Alors que le service Kuiper est attendu courant 2025, le géant du e-commerce affiche une volonté de rattraper son retard sur Starlink, qui revendique plus de 6.750 satellites actifs en orbite et une présence déjà éprouvée sur des théâtres de catastrophes naturelles ou de guerre, comme en Ukraine ou au Maroc.

Contrairement aux satellites géostationnaires classiques, les réseaux de Bezos et Musk utilisent des satellites en orbite basse (quelques centaines de kilomètres d’altitude), permettant des temps de latence réduits et une couverture plus flexible grâce à des antennes mobiles au sol.


Cette architecture permet de desservir des zones où l’infrastructure terrestre est coûteuse ou difficile à déployer, comme l'explique Amazon dans sa documentation technique.


Une course technologique et stratégique


Pour accélérer le déploiement de Kuiper, Amazon a commandé plus de 80 lancements auprès de partenaires comme ULA, Arianespace, Blue Origin (également propriété de Bezos), mais aussi SpaceX, société de son rival Elon Musk.


Le défi est de taille : l’orbite terrestre basse devient de plus en plus congestionnée, notamment par les constellations de OneWeb, d’Eutelsat, de la Chine (projet Guowang) et d'autres acteurs émergents. Cette densification soulève des préoccupations en matière de sécurité spatiale, de risques de collisions, mais aussi de pollution lumineuse pour les astronomes.

Enfin, le débat sur la souveraineté numérique dans l’espace s’intensifie, notamment face à l'influence croissante d’Elon Musk sur les affaires géopolitiques américaines et son rôle auprès de Donald Trump, relançant la question de la place des acteurs privés dans l’espace.


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