Au coup de sifflet final, l'impression était mitigée chez les joueurs, dont le visage trahissait une certaine déception de ne pas avoir fait la différence à domicile. Mais s'ils avaient un doute, les applaudissements et les chants du Vélodrome leur ont montré qu'ils avaient répondu aux attentes.
L'OM a en effet répondu à l'intensité annoncée de l'Atalanta, et même un peu au-delà, porté par 65.000 spectateurs qui ont aimé ce qu'ils ont vu et ont cru jusqu'au bout à la victoire possible.
Au bout du compte, il a simplement manqué à l'OM un peu de justesse ou de réussite, notamment sur deux énormes occasions signées Pierre-Emerick Aubameyang et Azzedine Ounahi, pour arriver à Bergame avec un peu d'avance au score dans une semaine.
Avec la doublette Ismaïla Sarr-Aubameyang alignée en pointe, Jean-Louis Gasset espérait faire peser sur les Italiens une double menace dans la profondeur. L'idée a apporté quelques munitions mais, dans un premier temps, les Marseillais ont probablement abusé de ces longs ballons, souvent trop imprécis.
Surtout, après un début de partie engagé et haché, l'OM a oublié cette rudesse au moment de défendre sur la première véritable incursion italienne. Sans grande opposition, Teun Koopmeiners a ainsi facilement trouvé Gianluca Scamacca, lui même très esseulé dans la surface marseillaise, et le serial-buteur de la "Dea" a trompé Pau Lopez sans difficulté (1-0, 11e).
Mais dans une ambiance elle aussi à la hauteur de l'évènement, Marseille est vite reparti de l'avant et la suite de la première période a montré que cette demi-finale était ouverte et que les rêves de finale de l'OM n'étaient pas absurdes.
L'ancien Marseillais Sead Kolasinac a d'abord sauvé de justesse devant Sarr, en se blessant au passage, puis Chancel Mbemba, dont le genou gauche grince depuis un mois, a égalisé d'une surprenante frappe enroulée du droit (1-1, 20e).
Le Gabonais est sans doute celui qui a mené l'OM jusqu'en demi-finale et personne ne lui en voudra, d'autant qu'il a encore contribué à la bonne deuxième période de son équipe.
Mais la deuxième immense occasion de victoire pour l'OM n'est pas venue de lui mais d'Ounahi, entré en jeu peu avant et qui a expédié à la 73e minute une frappe presque parfaite. Presque car elle s'est écrasée sur l'équerre du but de Juan Musso plutôt qu'au fond de ses filets.
Porté par un public réconcilié avec un groupe de joueurs qui l'a tant exaspéré cette saison, l'OM a ensuite cherché la victoire jusqu'au bout, sans la trouver mais sans être non plus vraiment menacé.
Dans une semaine à Bergame, l'Atalanta fera sans doute mieux qu'au Vélodrome, mais à l'heure d'attaquer le match retour, l'OM est encore en vie dans cette Ligue Europa qui lui a donné de la joie au cœur d'une saison sinistre.
Elle peut toujours se finir en apothéose le 22 mai à Dublin et Marseille et Jean-Louis Gasset ont en tout cas du mérite à être encore en course pour une place en finale de Coupe d'Europe. Il y a certains soirs d'octobre ou janvier où l'on n'aurait pas misé gros là-dessus.