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JO 2024: La Russie "pays paria", mais pas Israël

En raison de la guerre en Ukraine, la Russie est maintenue à distance des JO 2024, ne participant que sous bannière neutre avec une petite équipe de 15 athlètes.

La rédaction
17:51 - 22/07/2024 lundi
AFP
Les membres de l'équipe masculine de judo d'Israël soutenant le génocide de Gaza et participant aux JO 2024, à l'aéroport Ben Gourion près de Tel Aviv le 22 juillet 2024.
Crédit Photo : Jorge Novominsky / AFP
Les membres de l'équipe masculine de judo d'Israël soutenant le génocide de Gaza et participant aux JO 2024, à l'aéroport Ben Gourion près de Tel Aviv le 22 juillet 2024.

Alors que Paris s’apprête à accueillir des athlètes du monde entier pour des Jeux olympiques synonymes de concorde, la Russie, qui a toujours été un acteur incontournable des JO, est maintenue à distance de l’événement planétaire en raison de la guerre en Ukraine.


Bannie en tant que nation, la Russie ne diffusera pas les Jeux chez elle, selon les médias russes, une décision aux airs de Guerre froide depuis le boycott par Moscou des JO de Los Angeles en 1984.

Pendant des décennies, la Russie s'est appuyée sur le sport comme instrument de prestige international. Les JO 2024 en France resteront comme une tâche dans son histoire olympique, Moscou n'étant représenté que par une petite équipe de 15 athlètes, concourant sous bannière neutre.


"La Russie ne sera que l'ombre d'elle-même aux JO de Paris"
, résume Jules Boykoff, spécialiste des JO basé aux États-Unis.
"Le passage de puissance olympique à pays paria a été rapide et frappant",
ajoute-t-il.

Alors que la guerre en Ukraine, déclenchée par l'invasion russe en février 2022, continue de faire rage, les athlètes ukrainiens se sont vu recommander par leurs responsables sportifs d'éviter les Russes à Paris.


Kiev paye aussi un lourd tribut sportif à cette guerre: plus de 450 sportifs ukrainiens de haut niveau ont été tués depuis l'agression russe.


Les JO de Pékin se terminaient à peine quand Moscou a lancé l'invasion à grande échelle de son voisin ukrainien, le 24 février 2022.


En réponse, le CIO a banni les athlètes de la Russie et de son allié bélarusse des compétitions sportives internationales, avant de décider finalement qu'ils seraient autorisés à participer aux JO de Paris, mais sous bannière neutre, et à condition qu'ils ne soutiennent pas l'invasion russe et n'aient pas de lien avec l'armée.


Les sportifs russes seront exclus de la cérémonie d'ouverture vendredi sur la Seine.

Moscou a fustigé une discrimination
"sans précédent"
contre ses athlètes, dont certains ont d'ailleurs décidé de ne pas participer bien qu'ayant été autorisés par les instances sportives.

"Rien à voir"


Seuls quinze athlètes russes ont accepté l'invitation à Paris, dont sept joueurs de tennis parmi lesquels le demi-finaliste de Wimbledon 2023, Daniil Medvedev, et la jeune révélation de 17 ans, Mirra Andreeva.


Les autres sont des cyclistes, des nageurs, des kayakeurs et des trampolinistes.


Les lutteurs et judokas ont décidé de boycotter les Jeux.


En Russie, la compétition internationale est devenue la cible d'une propagande agressive, certains dirigeants sportifs qualifiant de
"traîtres"
et
"d'équipe de sans-abri"
les athlètes ayant accepté l'invitation à Paris.

Pas une seule chaîne de télé en Russie n'a annoncé qu'elle diffuserait les Jeux. Le tabloïd pro-Kremlin Komsomolskaïa Pravda a mené une étude selon laquelle 87 % des Russes ne prévoyaient pas de regarder les Jeux, accessibles notamment sur le site du CIO.


"Sans Russie il n'y a pas de JO, donc il n'y a rien à voir"
, selon un lecteur cité par le journal.

Le commentateur sportif Mikhaïl Polenov a fustigé une censure
"politique"
de la part des chaînes russes, déplorant un
"désastre national"
, dans un entretien au journal indépendant Novaïa Gazeta Europe.

Selon Global Rights Compliance, une ONG basée à La Haye, deux tiers des athlètes russes autorisés à participer aux JO ont soutenu la guerre ou ont des liens avec l'armée.


Israël bienvenue


Malgré une occupation illégale des territoires palestiniens depuis 1967, la guerre à Gaza qui a coûté la vie à plus de 38 000 personnes, des accusations de génocide et la récente décision de la Cour internationale de justice sur l'occupation israélienne, Israël jouit d'une totale impunité et ses athlètes sont les "bienvenus" à Paris.


Un deux poids, deux mesures intolérable pour les défenseurs des Droits de l'homme, qui renforce le sentiment d'impunité des bouchers de Gaza.

Des centaines d'athlètes palestiniens ont été tués, leurs infrastructures ont été détruites, leurs familles tuées ou violées. Mais Paris applaudit et souhaite la bienvenue à la délégation israélienne dont les membres soutiennent tous sans ambiguïté l'armée terroriste israélienne.


L'esprit Coubertin a bien changé.


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