Exilé au Qatar où il dirige depuis octobre le club champion en titre Al-Duhail, Christophe Galtier est de retour en France sur un banc. Celui des accusés.
Débarqué de son poste d'entraîneur du PSG l'été dernier malgré le titre de champion de France, Galtier a choisi le Qatar pour se reconstruire après une année tourmentée, tant sur les terrains qu'en dehors.
Son arrivée au PSG aurait pourtant pu lui permettre de franchir un palier après une carrière déjà réussie sur la scène hexagonale. Mais en une saison à Paris, l'entraîneur a perdu du crédit.
Caractère bien trempé, le technicien affichait un profil moins "bling-bling" que ses prédécesseurs sur le banc parisien.
A Paris, il monte constamment au créneau pour vanter Lionel Messi, malgré les sifflets du Parc des Princes, se montre très élogieux avec Neymar et s'affiche tout sourire aux côtés de Kylian Mbappé, alors troisième vedette d'une attaque dorée.
La musique est douce, mais les fausses notes s'accumulent: le PSG est éliminé dès les huitièmes de finale de Ligue des champions contre le Bayern Munich et de Coupe de France contre l'OM. Des résultats qui précipiteront la fin du séjour parisien de Galtier dès sa première saison.
En parallèle, la communication de "Galette" a connu des accrocs. Le premier quand il ironise sur les chars à voile après une question sur les déplacements en avion de son équipe.
Ses critiques à l'endroit du jeune El Chadaille Bitshiabu, après un but encaissé contre le Bayern, alors que le cadre Marco Verratti paraissait plus fautif, font aussi tousser les suiveurs, comme certains supporters.
C'est faux, archi-faux, les gens du football me connaissent.
Mis en examen pour discrimination raciale et religieuse, il sera jugé devant le tribunal correctionnel de Nice vendredi pour des délits passibles de trois ans de prison et 45.000 euros d'amende.
Le foot français a d'abord connu l'ancien défenseur, formé à Marseille et passé par Lille, Toulouse, Monza et au Liaoning Yuandong en Chine.
Comme entraîneur, il a ensuite suivi une trajectoire linéaire vers les sommets de son métier.
D'abord adjoint de Bernard Casoni à l'OM, puis N.2 à l'Aris Salonique (D1 grecque) et Bastia, il a fait ses armes aux côtés d'Alain Perrin, remportant notamment la Coupe de France en 2007 avec Sochaux avant le doublé Coupe-Championnat avec Lyon l'année suivante.
Avec Saint-Etienne, il a effectué ses grands débuts d'entraîneur principal en 2009, démarrant une histoire d'amour avec l'ASSE, notamment marquée par une victoire en Coupe de la Ligue (2013), plusieurs campagnes européennes et un titre de meilleur entraîneur de L1 en 2013, ex-aequo avec le Parisien Carlo Ancelotti.
Son arrivée à Nice sera en revanche un échec, avec une finale de Coupe de France perdue contre Nantes et des accusations de discriminations qui n'ont pas fini de lui coller à la peau.