Affiche des JO 2024: Réaction enflammée de la droite française
11:216/03/2024, mercredi
MAJ: 6/03/2024, mercredi
AFP
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Crédit Photo : X / X
L'affiche officielle des JO 2024.
L'affiche officielle des Jeux olympiques suscite une vague de critiques de la part de la droite et de l'extrême droite françaises en raison de l'absence de drapeau tricolore et de croix chrétienne.
Droite et extrême droite se sont déchaînées mardi contre l'affiche officielle des Jeux olympiques dévoilée la veille, où ne figure aucun drapeau tricolore ni croix chrétienne sur le dôme des Invalides, tandis que l'artiste a assuré avoir agi
"sans arrière-pensée".
Davantage politiques qu'artistiques, les critiques ont rapidement fusé sur le réseau social X.
Parmi les plus prompts à dégainer, la tête de liste Reconquête! aux élections européennes Marion Maréchal a interrogé :
"Pourquoi avoir effacé la croix au sommet du dôme des Invalides ? Pourquoi aucun drapeau français ? Quel intérêt d'organiser les Jeux Olympiques en France si c'est pour cacher ce que nous sommes ?"
Son concurrent chez Les Républicains, François-Xavier Bellamy, a plus directement dénoncé ceux qui
"sont prêts à nier la France jusqu'à travestir la réalité pour annuler son histoire"
, se focalisant sur la croix qui
"constitue le sens profond"
des Invalides.
Ce dôme
"n'est pas celui d'un supermarché mais d'une chapelle"
, a renchéri le président de son parti, Eric Ciotti, pour qui l'affiche
"nie l'identité même de ce bâtiment ainsi que l'histoire française".
L'œuvre est même
"scandaleuse"
, a estimé le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, jugeant que
"la France se déshonore en reniant son histoire et sa culture".
Du côté du Rassemblement national, si Marine Le Pen s'est abstenue de tout commentaire, son dauphin Jordan Bardella n'a pas manqué de fustiger
"le mépris pour notre drapeau tricolore, la cancellisation de notre patrimoine chrétien"
. En désignant le coupable:
"Le macronisme, c'est le grand effacement de notre identité".
Certains dans ses troupes, comme le député du Gard Nicolas Meizonnet, ont aussi rejeté la faute sur
"le wokisme (qui) doit être combattu partout sans relâche".
"Surréaliste et festif"
Face à ce déferlement de reproches, le créateur de l'affiche Ugo Gattoni a fait valoir, dans une déclaration à l'AFP, sa vision artistique qui "ne cherche pas à représenter les objets ou bâtiments de manière conforme".
"Je les évoque, tels qu'ils m'apparaissent à l'esprit et sans arrière-pensée. Je ne cherche pas à ce qu'ils soient fidèles à l'original mais plutôt qu'on puisse se figurer en un clin d'œil de quoi il s'agit, tout en le projetant dans un univers surréaliste et festif"
, a-t-il ajouté.
Le Comité d'organisation des Jeux Olympiques (Cojo) a également apporté son soutien à cette
"interprétation artistique joyeuse, légère d'une ville-stade réinventée"
dont
"de nombreux éléments ont pu être réinterprétés par l'artiste".
"C'est une représentation qui n'est ni exhaustive, ni fidèle à la réalité - la vague de Tahiti est au large de la Marina de Marseille, la Tour Eiffel est rose, le métro passe sous l'Arc de Triomphe - sans que cela ne doive faire l'objet d'interprétations à visée politique"
, a encore souligné le Cojo.
Du côté du gouvernement, la porte-parole Prisca Thevenot, a répondu aux attaques de la droite par l'ironie:
"Il ne s'agit pas d'une photo, c'est un dessin: oui, la Tour Eiffel n'est pas rose ; oui, le Stade de France ne va pas d'un seul coup venir se mettre en lévitation sur la Tour Eiffel ; la mer ne se voit pas de Paris..."
"Est-ce que pour une fois, on pourrait avoir sur un moment de cohésion nationale, de fierté nationale, un peu de répit par rapport aux polémiques vaines ? Nous allons accueillir un événement incroyable pour notre pays, pour nos quartiers. Nous allons être regardés et ovationnés par le monde entier. Stop aux polémiques !"