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Norvège: Greenpeace alerte sur les dangers de l'extraction minière sous-marine

12:5020/09/2024, Cuma
AFP
Vue du fjord norvégien Kongsfjord depuis la base scientifique de Ny-Ålesund, le 5 juin 2010.
Crédit Photo : MARTIN BUREAU / AFP Archive
Vue du fjord norvégien Kongsfjord depuis la base scientifique de Ny-Ålesund, le 5 juin 2010.

Greenpeace a mis la Norvège en garde vendredi contre les conséquences "irréversibles" de l'ouverture prévue de ses fonds sous-marins à l'exploitation minière, qui affectera, selon l'organisation, tout l'écosystème marin.

Malgré les objections de scientifiques, d'ONG et d'autres États, le pays scandinave compte attribuer ses premiers permis d'exploration en 2025 et pourrait devenir l'un des premiers au monde à exploiter les fonds sous-marins.


"Les projets d'exploitation minière en eaux profondes de la Norvège dans l'Arctique causeront des dommages irréversibles à la biodiversité"
, a averti Greenpeace en publiant un rapport intitulé "Exploitation minière sous-marine dans l'Arctique: des trésors vivants en danger".

Pour l'organisation, cette activité fait peser une menace supplémentaire sur un écosystème méconnu et déjà fragilisé par le réchauffement climatique.

Parmi les dangers, le rapport recense notamment la destruction directe des habitats et des organismes des fonds marins, la pollution sonore et lumineuse, le risque de fuites chimiques provenant des machines, ainsi que le déplacement accidentel d'espèces.


"L'exploitation minière causera des dégâts permanents à ces écosystèmes, et il sera toujours impossible d'évaluer l'étendue complète de ces impacts, encore moins de les contrôler"
, a affirmé Kirsten Young, cheffe de recherche au sein de Greenpeace.

"Les plans de la Norvège menacent non seulement directement les espèces et les habitats des fonds marins, mais aussi l'ensemble de l'écosystème marin, des plus petits planctons aux grandes baleines",
a-t-elle ajouté, citée dans un communiqué.

Les autorités norvégiennes soulignent, de leur côté, l'importance de ne pas dépendre de pays comme la Chine pour la fourniture de minéraux essentiels à la transition verte, et assurent que la prospection permettra de combler le manque de connaissances actuel.


"La transition mondiale vers une société à faible teneur en carbone nécessitera d'énormes quantités de minéraux et de métaux",
a déclaré Astrid Bergmål, secrétaire d’État au ministère norvégien de l’Énergie.

"Aujourd'hui, l'extraction des minéraux est largement concentrée dans un petit nombre de pays ou d'entreprises. Cela peut rendre l'approvisionnement vulnérable, ce qui est particulièrement problématique dans le contexte géopolitique actuel"
, a-t-elle ajouté.

Certains de ces minéraux sont utilisés dans la fabrication de batteries, de turbines d'éoliennes, d'ordinateurs et de téléphones portables.


La Norvège affirme que toute exploitation éventuelle sera subordonnée à la mise en place de méthodes
"responsables et durables"
, et que les premiers projets devront au préalable être approuvés par le gouvernement et le Parlement.

Oslo prévoit d'ouvrir à la prospection une zone de 281.000 km2, soit l'équivalent de la moitié de la superficie de la France, en mer de Norvège et en mer du Groenland, avec l'objectif d'attribuer les premiers permis au premier semestre 2025.

Du Parlement européen aux ONG, de nombreuses voix se sont élevées contre les projets norvégiens. Des États comme la France et le Royaume-Uni, ainsi que des dizaines de grandes entreprises, se sont prononcés en faveur d'un moratoire.


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