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Canicule: les organismes mis à l'épreuve, des précautions à prendre

19:3819/07/2023, mercredi
MAJ: 19/07/2023, mercredi
AFP
Crédit photo: Tiziana FABI / AFP
Crédit photo: Tiziana FABI / AFP

Les températures caniculaires qui sévissent dans l'hémisphère nord mettent l'organisme à rude épreuve: la chaleur extrême peut mener à la déshydratation, aux coups de chaleur ou même au décès, certaines populations étant particulièrement vulnérables.

L'effet immédiat de la chaleur


Dès les premières hausses du mercure, le corps cherche à maintenir sa température centrale stable, autour de 37 degrés Celsius, à la manière d'un thermostat. 


Il active en fait des mécanismes de thermorégulation qui lui permettent de compenser cette hausse, augmentation du débit sanguin au niveau de la peau par dilatation des vaisseaux cutanés et transpiration.


La vasodilatation des vaisseaux permet d'évacuer la chaleur vers la surface du corps. La sueur permet, elle, de refroidir la surface de la peau.


Différents risques pour la santé


"L'exposition à une chaleur excessive a des répercussions très diverses sur la santé, en amplifiant souvent des antécédents médicaux et en entraînant des décès prématurés et des situations d'invalidité",
a prévenu mercredi le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d'une conférence de presse.

Il peut arriver que les mécanismes de thermorégulation soient débordés et que des symptômes liés à la chaleur se manifestent comme de la fatigue, des maux de tête, de la fièvre ou des troubles du sommeil.

Ils sont parfois annonciateurs d'accidents graves comme la déshydratation, qui traduit une diminution excessive de l'eau contenue dans les tissus, ou une insolation, après une trop grande exposition au soleil.


Le risque le plus grave est le coup de chaleur, qui peut entraîner le décès. Il correspond à une surchauffe de l'organisme avec une température au-delà de 40°C.


Le danger de températures nocturnes élevées


Selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies, des températures nocturnes importantes répétées sont particulièrement dangereuses pour la santé humaine, parce que le corps ne peut pas récupérer d'une forte chaleur continue. Cela conduit à une augmentation des crises cardiaques et des décès.


"Alors que l'attention est généralement portée sur les températures diurnes maximales, c'est la température nocturne qui fera courir le plus grand risque pour la santé, en particulier pour les populations vulnérables"
, insiste l'OMM.

Enfants et personnes âgées plus vulnérables


"Les chaleurs extrêmes frappent de plein fouet les personnes les moins à même d'en gérer les conséquences, telles que les personnes âgées, les nourrissons et les enfants, ainsi que les personnes pauvres et les sans-abri"
, s'est inquiété le Dr Tedros.

Les enfants, notamment ceux âgés de moins de cinq ans, constituent des populations à risque d'accidents graves, tels que le coup de chaleur ou la déshydratation rapide.

Chez les personnes âgées, le nombre des glandes sudoripares dont le rôle est de produire de la sueur est diminué du fait de l'âge. En cas de vague de chaleur, ces glandes sont stimulées en permanence. Au bout de quelques jours, elles
"s'épuisent"
et la production de sueur chute. La température corporelle centrale augmente, du fait essentiellement d'une réduction des capacités de thermolyse par évaporation. Ce phénomène est accentué par le fait que l'énergie demandée est alors importante et dépasse les capacités d'une personne âgée.

Selon la directrice du département chargé des questions de santé publique à l'OMS, la Dr Maria Neira, l'OMS est aussi préoccupée par la situation des femmes enceintes et des personnes souffrant de maladies cardiovasculaires, de diabète ou d'asthme.


Plus ou moins exposé selon le travail ou mode de vie


Certaines personnes sont aussi plus vulnérables en raison de leurs conditions de vie.


Vivre en ville, surtout si l'habitat est dense et mal isolé (appartements vétustes, sous les toits...) expose davantage le corps aux fortes chaleurs.


Un épisode de pollution de l'air ambiant concomitant aggrave la situation.

Les professionnels travaillant à l’extérieur (maçons, couvreurs) subissent davantage la chaleur, ainsi que les sportifs, en raison des efforts physiques intenses à fournir.


La canicule affecte aussi particulièrement ceux qui sont sans-abri ou très isolés, notamment s’ils ne peuvent accéder à aucun endroit frais ou climatisé.


Précautions à prendre


Dans la pratique, il faut s'hydrater et rester au frais.

Les autorités sanitaires recommandent d'éviter de sortir aux heures les plus chaudes, de maintenir le logement frais dans la mesure du possible, ou de passer plusieurs heures par jour dans un lieu frais (cinéma, bibliothèque municipale, supermarché, musée...).


Il est aussi préconisé de boire régulièrement de l'eau sans attendre d'avoir soif, de se rafraîchir plusieurs fois par jour, de manger en quantité suffisante et ne pas boire d'alcool, d'éviter les efforts physiques.


Sans oublier de donner régulièrement des nouvelles à des proches et de ne pas hésiter à solliciter de l'aide.


Attention aussi à certains médicaments qui peuvent présenter un risque en cas de forte chaleur. Par exemple ceux susceptibles d'aggraver une déshydratation en augmentant les pertes d'eau au niveau du rein, comme les diurétiques.

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