Taïwan: des simulations militaires pour anticiper une invasion chinoise en 2027

12:5819/03/2025, mercredi
AFP
Des soldats taïwanais en train de charger un avion de transport C-130 de l'armée de l'air dans un lieu non divulgué, le 18 mars 2025.
Crédit Photo : Handout / Ministère taïwanais de la défense nationale / AFP
Des soldats taïwanais en train de charger un avion de transport C-130 de l'armée de l'air dans un lieu non divulgué, le 18 mars 2025.

Les troupes taïwanaises se préparent à simuler des scénarios possibles d'une invasion chinoise en 2027 lors des exercices militaires annuels Han Kuang, a annoncé mercredi le ministère de la Défense.

Cette initiative intervient alors que Pékin continue d'exercer une pression militaire croissante sur Taipei.


Pékin considère Taïwan comme une province rebelle et n'exclut pas le recours à la force pour la ramener sous son contrôle. Des responsables américains –principaux soutiens et fournisseurs d’armes de Taïwan– ont déjà identifié 2027 comme une échéance potentielle pour une offensive chinoise.


Un entraînement militaire stratégique


Les exercices Han Kuang, prévus du 9 au 18 juillet, sont organisés chaque année sur l'île afin de tester les capacités de défense taïwanaises face à des attaques militaires chinoises.

Dans un rapport soumis au Parlement, le ministère de la Défense précise que les simulations de cette année se baseront sur les "intrusions en zone grise" et les "actions possibles de l'armée chinoise pour envahir Taïwan en 2027".

"Les commandants à tous les niveaux devront planifier des scénarios réalistes en fonction des actions possibles de l’ennemi", indique le rapport. L’objectif est de renforcer la réactivité des troupes et d’assurer un niveau de préparation au combat élevé.

Pékin intensifie ses manœuvres militaires


La Chine déploie régulièrement des avions de combat, des navires de guerre et des garde-côtes autour de Taïwan. Ces démonstrations de force ont été qualifiées par les analystes de "tactiques de zone grise", visant à épuiser les forces armées taïwanaises sans déclencher un conflit ouvert.

Des signaux avant-coureurs d’une offensive ?


Le ministre de la Défense, Wellington Koo, a averti mercredi que le délai entre un exercice militaire et une véritable offensive pourrait être plus court qu’estimé auparavant.


"Nous avons des indicateurs précoces à surveiller de près", a-t-il déclaré, sans donner de précisions.

Koo s'exprimait alors que Taïwan menait un exercice militaire spécial de cinq jours, baptisé "Rapid Response Exercise", destiné à renforcer la préparation et les capacités de réponse.

Ce type d'exercice sera désormais organisé deux fois par an, mais pourra aussi être déclenché à des moments imprévus, en fonction de l'intensité des manœuvres militaires chinoises.

"C’est une formation au combat réaliste, visant à affiner la prise de décision des commandants et à renforcer l’efficacité des unités", a souligné Koo.

Une montée des tensions avec Pékin


Les derniers exercices militaires coïncident avec la mobilisation de plus de 50 avions de combat chinois pour des patrouilles de "combat conjoint" autour de Taïwan, selon les données du ministère de la Défense.

Cette démonstration de force chinoise intervient quelques jours après que le président taïwanais, Lai Ching-te, a qualifié la Chine de "force hostile étrangère".

Le ministère chinois des Affaires étrangères a répliqué en affirmant que ces manœuvres militaires étaient une réponse au soutien des États-Unis à Taïwan et une mise en garde contre les forces séparatistes indépendantistes.


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