Crédit Photo : Présidence de la République du Mali / Média X
Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a plaidé pour une coopération renforcée entre le Sénégal et le Mali, lors d'une rencontre avec le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta.
Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a été reçu lundi par le chef de la junte malienne et a plaidé pour un rapprochement entre son pays et le Mali, qui a récemment tourné le dos à l'organisation ouest-africaine Cedeao, selon des propos rapportés par la télévision nationale ORTM.
"Nous resterons unis conformément aux réalités [...] qui nous imposent de continuer à coopérer [sur] tous les plans. Je sors d’ici avec la certitude qu’on a exactement la même compréhension de ce que devraient être nos relations",
a déclaré M. Sonko à l'issue d'une discussion avec le colonel Assimi Goïta qu'il a qualifiée de
et
Cette
"visite d'amitié et de travail"
fait suite au voyage de M. Sonko au Rwanda, où il a assisté dimanche à l'investiture de Paul Kagame pour un quatrième mandat.
Le nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, investi en avril, avait déjà rendu une visite officielle aux autorités de Bamako fin mai.
Il avait exprimé son souhait de voir le Mali, le Niger et le Burkina Faso réintégrer la Cedeao, après que ces pays ont quitté l'organisation régionale en janvier, accusant cette dernière d'être inféodée à l'ancienne puissance coloniale française et de ne pas les avoir assez soutenus dans leur lutte contre le terrorisme.
Les trois pays ont créé en septembre 2023 l'Alliance des États du Sahel et ont tenu leur premier sommet début juillet à Niamey.
Tout panafricaniste doit avoir comme seul et unique objectif de réunir les Africains au-delà de nos divergences.
Il a commencé sa visite en présentant ses condoléances
"les plus sincères et les plus attristées"
après le lourd revers subi par l'armée malienne et ses alliés russes contre les rebelles et les terroristes dans le nord, à Tinzaouatène, près de la frontière algérienne.
Il a ensuite tenu à rassurer Bamako que
"personne ne passera par le Sénégal pour déstabiliser le Mali ou pour imposer des sanctions",
dénonçant
"l’embargo qui a été imposé sur le Mali par des pays frères et malheureusement par notre pays",
sous le régime de Macky Sall.
Le Mali avait été placé sous embargo commercial et financier par la Cedeao après que les militaires arrivés au pouvoir par un putsch en 2020 avaient révoqué leur engagement de tenir des élections, affirmant en janvier 2022 qu'ils comptaient rester au pouvoir jusqu'à cinq années supplémentaires.
A ce propos, le Premier ministre sénégalais a déclaré:
Nous sommes tous des pays souverains, nous devons nous respecter comme des pays souverains.
Bassirou Diomaye Faye et son mentor, M. Sonko, qu'il a nommé Premier ministre, ont été élus en promettant une rupture avec l'ancien système.
Les deux hommes prônent le panafricanisme et le souverainisme, qui sont également des mots d'ordre des régimes militaires ayant pris le pouvoir lors des putschs successifs au Mali, au Burkina Faso et au Niger depuis 2020.
Le Sénégal partage des centaines de kilomètres de frontières avec le Mali et entretient avec lui d'importantes relations commerciales et humaines. La situation sécuritaire au Mali et au Sahel, ainsi que le risque de propagation terroriste au Sénégal, réputé pour sa stabilité, constituent depuis longtemps une préoccupation majeure à Dakar.
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