Moscou accuse Kiev devant la CIJ d'avoir attaqué le barrage

L'ambassadeur de Russie aux Pays-Bas, Alexander Shulgin (G), l'ambassadeur itinérant du ministère russe des Affaires étrangères Gennady Kuzmin (C) et la représentante permanente adjointe de la Fédération de Russie auprès des Nations unies, Maria Zabolotskaya (D) devant la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye le 8 juin 2023. Crédit photo: REMKO DE WAAL / ANP / AFP

Moscou a affirmé jeudi devant la Cour internationale de justice (CIJ) que Kiev avait détruit le barrage de Kakhovka avec des frappes d'artillerie "massives", accusant le régime de Kiev d'être néonazi.

Ces accusations ont été portées alors que la Russie et l'Ukraine présentent leurs arguments à La Haye devant la plus haute juridiction de l'ONU, dans une affaire dans laquelle Kiev accuse Moscou d'avoir violé un traité de financement du terrorisme en soutenant les séparatistes dans l'Est de l'Ukraine depuis 2014.

"L'Ukraine a déclaré que la Russie a fait exploser le grand barrage situé à Nova Kakhovka. En fait, c'est l'Ukraine qui l'a fait", a déclaré l'ambassadeur de Russie aux Pays-Bas, Alexander Shulgin.

"Le régime de Kiev a non seulement lancé des attaques d'artillerie massives contre le barrage (...) mais il a aussi délibérément porté le niveau d'eau du réservoir de Kakhovka à un niveau critique", en ouvrant les vannes de la centrale hydroélectrique, a-t-il accusé.

M. Shulgin n'a présenté aucune preuve au tribunal pour étayer ses réponses aux déclarations liminaires faites mardi par l'Ukraine devant la CIJ, dans une affaire qu'elle a portée devant la juridiction en 2017.

La délégation ukrainienne avait qualifié Moscou d'"Etat terroriste", et affirmé que le soutien aux séparatistes avait été un signe avant-coureur de l'invasion de février 2022.

M. Shulgin a martelé que Kiev "n'a aucune autorité morale pour avancer de telles accusations".

"Ce régime est parvenu au pouvoir à la suite d'un coup d'Etat violent en 2014, arrivé sur les épaules des nationalistes, descendants directs des collaborateurs nazis de la Deuxième Guerre mondiale", a-t-il ajouté.

Selon le diplomate russe, des postes clés du gouvernement ukrainien sont occupés par des "néonazis" qui ont répandu la "terreur" dans tout le pays.

Pour justifier l'intervention russe, le président russe Vladimir Poutine a dénoncé à maintes reprises "le génocide", selon lui, des populations russophones de l'Est ukrainien et qualifié le gouvernement de Volodymyr Zelensky de "néonazi".

Ces affirmations ont été contestées par le gouvernement ukrainien et la communauté juive du pays.

Le conflit avec les séparatistes pro-russes a fait près de 13.000 morts depuis son déclenchement début 2014, un mois après l'éviction du président pro-russe Viktor Ianoukovitch suivie de l'annexion par Moscou de la péninsule de Crimée.

Un verdict de la CIJ, créée après la Deuxième Guerre mondiale pour régler les différends entre les États membres de l'ONU, n'est pas attendu avant des mois, voire des années.

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