Le gouvernement italien de Giorgia Meloni se pose en héraut de la discipline budgétaire en affichant vendredi des objectifs ambitieux pour juguler les déficits et n'hésite pas à solliciter les grandes entreprises pour renflouer les comptes publics.
La coalition de droite et d'extrême droite prévoit de ramener le déficit public dès 2026 à 2,8% du Produit intérieur brut (PIB), bien en dessous du plafond de 3% fixé par le Pacte de stabilité européen.
Ces engagements figurent dans le plan de redressement des comptes publics sur sept ans, illustré en conseil des ministres par le ministre de l’Économie Giancarlo Giorgetti, que l'Italie doit adresser à la Commission européenne.
Visée par une procédure européenne pour déficit excessif, comme six autres États membres, l'Italie explique dans son plan la manière dont elle compte revenir dans les clous dès 2026.
L'Italie se montre ainsi plus vertueuse que la France, autre pays épinglé par Bruxelles pour la dérive de ses déficits.
Le déficit de la France risque de dépasser les 6% du PIB cette année, pire que prévu et très loin des attentes de Bruxelles, a affirmé le nouveau ministre du Budget français Laurent Saint-Martin.
"Sérieux et prudent"
Mais le ratio de l'énorme dette de l'Italie, soit 134,8% du PIB en 2023, devrait encore continuer à augmenter avant d'amorcer une décrue à partir de 2027.
En cause, des primes vertes très généreuses pour la construction lancées en 2020 par le gouvernement de Giuseppe Conte qui continuent à plomber les comptes.
Réduction des déficits oblige, le budget s'annonce très serré et devrait contenir des mesures pour environ 25 milliards d'euros, dont le coût devrait être compensé en partie par des coupes dans les dépenses.
L'Italie prévoit dans son plan une hausse moyenne limitée à 1,5% par an de ses dépenses publiques nettes sur la période de redressement.
Contribution des entreprises
Nous demandons une contribution à tous ceux qui en ont les moyens, en cherchant ensemble la meilleure façon d'atteindre les objectifs.
L'Association bancaire italienne (Abi) s'est d'ores et déjà montrée prête à jouer le jeu et à mettre au pot, mais a posé ses conditions.
Après un mouvement de panique à la Bourse de Milan, le gouvernement avait fait marche arrière et nettement édulcoré son projet.
Rome avait donné aux banques l'option d'augmenter leurs réserves au lieu d'acquitter la taxe. Résultat: cette taxe a rapporté zéro recette au Trésor italien.