"Il ne s'agit plus simplement d'un déni du droit international, comme celui manifesté depuis l'offensive de l'armée israélienne à Gaza, aujourd'hui en ruines, mais tout simplement de son anéantissement", estiment les deux juristes pour qui:
Donald Trump annonce, revendique, ni plus ni moins la commission d'un crime contre l'humanité qui serait d'une magnitude hors norme.
Et de poursuivre: "Il s'agit d'un message extrêmement fort, d'une politique qui ne s'embarrasse plus d'un droit obstacle à l'efficacité politique, mais qui revendique précisément sa violation. Ces déclarations sont d'autant plus à prendre au sérieux qu'elles s'inscrivent dans un ensemble, Donald Trump ayant notamment signé, le 4 février, un décret pour retirer les Etats-Unis du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU".
Vincent Brengarth et William Bourdon, qui pointent "l'hypercynisme" de Donald Trump s'étonnent, par ailleurs, que certaines "sociétés, aptes à entretenir la mémoire des événements les plus tragiques, soient dans le même temps si impuissantes à protéger les mécanismes protecteurs qui nous prémunissent de la réitération de tels actes".
Appelant à "un sursaut", les deux avocats parisiens considèrent que le "sentiment d'impunité qui conduit un chef d'Etat à annoncer un crime d'international aux côtés d'un autre déjà poursuivi doit notamment inviter à une réflexion sur la question de l'immunité".
Et de conclure: "Avec l'irruption de potentiels grands criminels internationaux à la tête d'Etats démocratiques, le cancer des régimes méprisants des droits humains, l'immunité des chefs d'Etats en exercice est-elle encore tenable? Une chose est sûre, le droit international est une forteresse assiégée qui demande à être protégée avant qu'il ne soit trop tard".
Cette tribune intervient en réaction à divers propos de Donald Trump, appelant notamment à faire de Gaza, une nouvelle "French Riviera".
"Je m'engage à acheter et à posséder Gaza. Concernant la reconstruction, nous pourrions donner à d'autres États du Moyen-Orient la possibilité d'en construire certaines parties, d'autres pourraient le faire sous nos auspices. Mais nous sommes déterminés à la posséder, à la prendre et à faire en sorte que le Hamas n'y revienne pas", a-t-il notamment déclaré dimanche, provoquant un nouveau tollé.
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