Neuf millions de Rwandais sont appelés aux urnes. Les 2.433 bureaux de vote ont ouvert vers 07H00 (05H00 GMT) et fermeront à 15H00 (13H00 GMT).
Le décompte des voix commencera dès la clôture du scrutin et des résultats partiels seront communiqués au fur et à mesure du dépouillement, jusqu'à l'annonce de résultats provisoires le 20 juillet, a indiqué une source au sein de la commission électorale.
Mais le scénario semble connu d'avance. La présidentielle oppose les trois mêmes candidats qu'en 2017, quand le chef de l'Etat sortant l'avait emporté avec 98,79% des voix face au leader du seul parti d'opposition autorisé Frank Habineza (0,48%) et à l'indépendant Philippe Mpayimana (0,73%).
Janvier Munyamundu, chauffeur de 42 ans, est arrivé devant un bureau de vote de la capitale Kigali à 2 heures du matin.
Paul Kagame, 66 ans, tient fermement les rênes du pays depuis qu'il a renversé en juillet 1994, avec la rébellion du FPR, le gouvernement extrémiste hutu instigateur du génocide qui a fait selon l'ONU 800.000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsi.
D'abord vice-président et ministre de la Défense mais dirigeant de facto du Rwanda, Paul Kagame en est officiellement le président depuis 2000, élu par le Parlement après la démission de Pasteur Bizimungu, puis à trois reprises au suffrage universel (95,05% en 2003 - 93,08% en 2010 - et 2017).
Sa solide croissance (7,2% de moyenne entre 2012 et 2022) s'est accompagnée d'un développement d'infrastructures (routes, hôpitaux...) et de progrès socio-économiques, notamment dans le domaine de l'éducation et de la santé.
Mais il est aussi accusé de museler les voix critiques du pouvoir.
La commission électorale a invalidé la candidature d'une voix anti-Kagame, Diane Rwigara, en raison de documents non conformes. Elle avait déjà été écartée de la dernière présidentielle, accusée de falsification de documents et arrêtée, avant d'être blanchie par la justice en 2018.
Deux figures d'opposition, Victoire Ingabire et Bernard Ntaganda, n'ont pas non plus eu la possibilité de se présenter à la présidentielle, en raison de condamnations passées. La justice a rejeté leurs demandes de voir leurs droits civiques restaurés.
Les trois semaines de campagne ont été dominées par M. Kagame et le FPR, dont les portraits et couleurs rouge-blanc-bleu sont placardés à travers le pays.
La majorité des habitants n'imaginent pas d'autre président que M. Kagame. Dans ce pays enclavé de la région des Grands Lacs, 65% de la population a moins de 30 ans et n'a pas connu d'autre dirigeant.
Un total de 589 candidats briguent les 80 sièges de la Chambre des députés.
Les électeurs en éliront 53 directement. Actuellement, le FPR compte 40 sièges sur 53 et ses alliés (Parti social-démocrate, Parti libéral, Parti social Imberakuri) 11 sièges. Le Parti démocratique vert de M. Habineza a deux députés.
Les 27 autres sièges sont réservés par quotas aux femmes, aux jeunes et aux handicapés.
Ils seront attribués mardi à des candidats ne se présentant sous aucune bannière partisane: 24 femmes seront élues par les conseillers municipaux et régionaux, deux jeunes par le Conseil national de la jeunesse et un handicapé sera désigné par la Fédération des associations des handicapés.