La Russie tente de persuader Israël d'abandonner sa stratégie à Gaza

09:4130/10/2023, Pazartesi
MAJ: 30/10/2023, Pazartesi
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Le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov. Crédit photo: HANDOUT / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP
Le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov. Crédit photo: HANDOUT / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré, samedi, que la Russie tentait de persuader Israël d'abandonner sa stratégie de la "terre brûlée", car "il est impossible de détruire" le Hamas sans détruire la Bande de Gaza ainsi que la majorité de sa population civile.

Dans une interview accordée à l'agence de presse biélorusse Belta, Lavrov a déclaré que l'escalade actuelle dans les territoires palestiniens était la conséquence directe de l'échec de la création d'un État palestinien.


Le ministre a qualifié d'
"irréalistes"
les perspectives de pourparlers directs entre Palestiniens et Israéliens.

Le chef de la diplomatie russe s'est également dit
"stupéfait"
par l'absence de réponse du Secrétariat général de l'ONU concernant le nombre de membres du personnel de l'organisation tués au cours de l'escalade actuelle.

Il estime que
"beaucoup"
de membres du personnel de l'ONU sont morts, compte tenu du fait que des centaines de personnes ne travaillaient que dans une seule structure de l'ONU, l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

Lavrov a renvoyé dos à dos le Hamas et Israël, condamnant tant l'action du mouvement palestinien du 7 octobre que la riposte israélienne, qui
"ont porté atteinte à des innocents"
, et a appelé à un cessez-le-feu immédiat.

Il a qualifié de
"désastreuse"
l'approche suggérant qu'Israël a tout à fait le droit de se défendre par tous les moyens en réponse aux attaques du Hamas.

"Il est clair qu'une telle approche est désastreuse. Si Gaza est détruite et que deux millions d'habitants en sont expulsés, comme le suggèrent certains hommes politiques en Israël et à l'étranger, il en résultera une catastrophe qui durera plusieurs décennies, voire plusieurs siècles"
, a-t-il averti.

Sergueï Lavrov a exhorté les belligérants à mettre en place des plans humanitaires pour secourir la population prise au piège du blocus.


"Nous avons répété à nos collègues israéliens que sans la création d'un État palestinien par le biais de négociations, la situation ne se calmera pas. Ils vivront en permanence entourés de territoires palestiniens instables. En l'absence d'un État, Israël sera toujours menacé par ces territoires"
, a-t-il déclaré.

"Nous maintenons un contact étroit avec Israël, notre ambassadeur communique régulièrement avec eux. Nous envoyons des signaux sur la nécessité de rechercher une solution pacifique et de ne pas mener une stratégie de la terre brûlée"
, a-t-il ajouté.

L'Occident épinglé par Sergueï Lavrov


Accusé de profiter de l'escalade dans la Bande de Gaza car elle détourne l'attention de la situation en Ukraine, Lavrov a répondu:


On nous accuse toujours de tout, y compris de ce qui se passe en Afrique et de bien d'autres choses.

Le ministre a souligné que les récents développements en Ukraine et dans la Bande de Gaza montrent que l'Occident doit mettre fin à ses
"expériences"
à travers le monde, y compris en Asie, car elles ne mènent qu'à la déstabilisation.

En ce qui concerne l'Ukraine, il a déclaré avoir l'impression que
"l'Occident même commence à avoir un peu peur du genre de monstre qu'il a engendré, étant donné que (le président ukrainien) Volodymyr Zelensky et ses partenaires désobéissent de plus en plus (à la volonté de l'Occident)".

Lavrov a également critiqué l'Occident pour ses tentatives d'infiltration en Asie centrale, une région éloignée avec laquelle il n'a pas de frontières communes.

"Il n'est pas interdit de choisir des partenaires, mais lorsque des pays étrangers à la région arrivent ici avec des intentions pas tout à fait nettes, nous y sommes attentifs. Nous ferons tout pour que l'Asie centrale ne pâtisse pas de ces intentions"
, a-t-il déclaré.

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