
Les pays européens expriment des préoccupations concernant la direction politique de l'Allemagne à l'approche des élections du 23 février, a averti vendredi la ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.
Lors d'un débat parlementaire houleux sur l'immigration, Baerbock a vivement critiqué le leader conservateur Friedrich Merz pour sa collaboration avec le parti d'extrême droite AfD en vue de faire avancer une législation controversée sur l'immigration.
Merz, le leader de l'opposition conservatrice en Allemagne, en tête des sondages, a fait l'objet de vives critiques cette semaine pour avoir fait avancer une proposition anti-immigration avec le soutien de l'AfD, rompant ainsi une politique de longue date d'isolement des extrémistes de droite.
Malgré les critiques généralisées, le leader de la CDU/CSU, Merz, a aggravé les tensions, vendredi, en exigeant un vote parlementaire sur sa législation controversée anti-immigration, ignorant les avertissements des sociaux-démocrates et des Verts selon lesquels compter sur le soutien de l'AfD d'extrême droite minerait la démocratie.
La législation proposée par Merz, intitulée "Limiter l'afflux illégal de ressortissants de pays tiers en Allemagne", prévoit des mesures plus strictes pour stopper la migration irrégulière, des processus d'expulsion plus rapides et un arrêt permanent du regroupement familial pour les personnes bénéficiant du statut de protection subsidiaire.
Lors du débat, Baerbock a souligné que les modifications proposées par les chrétiens-démocrates violent en grande partie la législation de l'UE et ne peuvent être mises en œuvre sans la coopération des pays voisins et des autres partenaires européens.
Le débat sur l'immigration et l'expulsion s'est intensifié après une attaque mortelle à l'arme blanche survenue à Aschaffenburg la semaine dernière. L'attaque, qui a fait deux victimes, dont un enfant, et trois blessés, a été commise par un Afghan de 28 ans souffrant de troubles mentaux, et faisant l'objet d'un ordre d'expulsion non exécuté.
L'AfD d'extrême droite se situe à 22%, suivie du Parti social-démocrate (SPD) du chancelier Olaf Scholz à 17%, après avoir gagné 1,5 point de pourcentage. Les Verts restent confortablement au-dessus du seuil parlementaire avec 13%.
Dans la course à la représentation parlementaire, le BSW populiste de gauche a obtenu 6%, tandis que le parti socialiste Die Linke et le libéral FDP suivent à 4% – en dessous du seuil requis de 5% pour entrer au parlement.
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