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La France dit être "opposée" à une attaque israélienne sur Rafah

La France a exprimé sa "ferme opposition" concernant la volonté annoncée par le Premier ministre israélien de mener une attaque sur la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

11:48 - 23/02/2024 Friday
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Le président français, Emmanuel Macron et le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu.
Crédit Photo : LUDOVIC MARIN / AFP
Le président français, Emmanuel Macron et le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu.

Lors d'une conférence de presse ce jeudi, Christophe Lemoine, porte-parole adjoint de la Diplomatie française, a répondu à la question d'Anadolu sur les éventuelles pressions exercées par Paris sur Tel Aviv pour empêcher une attaque d'ampleur annoncée par Benyamin Netanyahu sur cette ville qui accueille plus de 1,4 million de déplacés internes palestiniens.


La réponse de Lemoine a mis en lumière la position ferme de la France.
"Quand le Président de la République [Emmanuel Macron] dit qu'il s'oppose fermement à une opération sur Rafah, qu'il considère qu'une telle offensive serait un point de rupture et que cette offensive ferait basculer la guerre dans une autre dimension, je pense que c'est effectivement une forme de message extrêmement clair qui est envoyé aux autorités de Tel Aviv".

"Est-ce que c'est de la pression? Je ne sais pas, mais en tout cas, ces mots qu'il a expliqués publiquement et clairement, il les a dits aussi au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu quand il lui a parlé il y a un peu plus d'une semaine"
, a souligné le porte-parole du Quai d'Orsay. Et d'ajouter:

Cette opération serait catastrophique en termes humanitaires et c'est la raison première pour laquelle il faut absolument l'empêcher.

"Donc je pense que, pour ce qui concerne le Président de la République et les autorités françaises, oui, il y a un message extrêmement clair qui est envoyé aux autorités israéliennes",
a estimé Lemoine.

Avant la question d'Anadolu, Lemoine avait déjà abordé la préoccupation de la France concernant Rafah
. "À quelques jours du début du Ramadan, nous redisons qu'il y a urgence à conclure un accord sur le cessez-le-feu qui garantisse enfin la protection de tous les civils et l'entrée massive de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza".

La France est particulièrement préoccupée par la situation à Rafah qui abrite actuellement 1,4 million de personnes.

"Nous nous opposons, dans ce cadre, fermement à une offensive israélienne sur Rafah. Le Président de la République l'a dit et il l'a clairement exprimé: une telle offensive serait un point de rupture et ferait basculer la guerre dans une dimension différente",
a-t-il indiqué.

La question de la rupture


Le porte-parole du ministère français a également été interrogé sur la signification de l'expression
"point de rupture"
et si celle-ci signifie une rupture diplomatique entre la France et Israël.

Je pense que quand le Président parle de point de rupture, il ne parle pas de rupture sur un plan diplomatique, donc il ne parle pas des relations franco-israéliennes.

"Il parle de point de rupture en termes de conflit, en termes d'opération sur le terrain, ça veut dire que dans l'esprit de la déclaration, c'est le signe qu'effectivement, s'il devait y avoir une opération sur Rafah, ça changerait le cours des opérations, c'est un commentaire qui se place sur ce terrain-là"
, a répondu Christophe Lemoine.

Pour rappel, pour la première fois depuis sa création en 1948, Israël est poursuivi pour crime de génocide devant la Cour Internationale de Justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire des Nations Unies, pour son offensive meurtrière contre la Bande de Gaza, qui a tué au moins 29 410 Palestiniens et blessé près de 70 000 autres depuis le 7 octobre.

Un arrêt rendu en janvier par la CIJ a ordonné à Tel-Aviv de mettre fin aux actes génocidaires et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de Gaza.


Les bombardements israéliens indiscriminés ont également causé des destructions massives et des pénuries de produits de première nécessité. Ces attaques ont poussé 85% de la population de l'enclave palestinienne à se déplacer à l'intérieur du pays, notamment vers la ville de Rafah, au sud du territoire.


La population de Rafah, qui s'élevait à, approximativement, 280 000 personnes avant ces attaques, a dramatiquement augmenté, dépassant 1,4 million d'habitants. La majorité vit dans des conditions précaires, dans des camps de fortune.


La population gazaouie fait face à des pénuries aiguës de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon l'ONU.

Malgré la décision de la CIJ, Israël persiste dans ses attaques. La décision du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu de lancer une offensive terrestre à Rafah a exacerbé les craintes d'une nouvelle tragédie humanitaire.


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