La Finlande épinglée pour racisme et discrimination

17:3319/03/2024, mardi
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En 2022, Amnesty International a souligné la gravité de la situation et a appelé à "agir pour mettre fin au racisme structurel en Finlande".
Crédit Photo : Maiconfz / Pixabay
En 2022, Amnesty International a souligné la gravité de la situation et a appelé à "agir pour mettre fin au racisme structurel en Finlande".

Des groupes de défense des droits de l'homme ont exhorté le gouvernement finlandais à prendre des dispositions sur les plans législatif et politique afin que soit mis fin au "système de racisme structurel" en Finlande, ont rapporté les médias locaux, lundi.

Au total, 33 organisations, dont Amnesty, la Ligue Mannerheim pour la protection de l'enfance, Save the Children Finland et la Fédération de la famille de Finlande, ont publié une déclaration commune appelant le gouvernement à s'attaquer au racisme et à la discrimination.


Selon le média local Yle, les groupes de défense des droits de l'homme ont affirmé que les propres propositions législatives du gouvernement - présentées dans son programme de gouvernement publié l'année dernière - ainsi que les commentaires faits par des membres éminents de la coalition gouvernementale menacent d'aggraver le racisme structurel en Finlande.

Le Premier ministre Petteri Orpo organise, ce lundi, une table ronde avec des représentants d'organisations de défense des immigrés, afin de discuter de la manière dont les personnes issues de l'immigration seraient en mesure de s'intégrer plus facilement dans la vie professionnelle en Finlande, selon le média.


Le gouvernement finlandais avait annoncé, mardi dernier, le lancement d'une campagne de lutte contre le racisme, après une série de scandales liés à l'extrême droite et au racisme qui ont menacé de faire capoter la coalition gouvernementale.

La coalition gouvernementale a été confrontée, l'été dernier, à de nombreuses accusations de racisme après que les médias ont révélé des messages et des articles en ligne de ministres du Parti des Finlandais, formation d'extrême droite membre de la coalition, dont les propos avaient été jugés racistes.


Le gouvernement s'est alors engagé, en juin dernier, dans une politique de lutte contre l'intolérance dans l'espoir d'éviter l'effondrement de la coalition quadripartite de droite, composée du Parti de la coalition nationale (conservateur), des Chrétiens-Démocrates, du Parti populaire Suédois de Finlande et du parti controversé d'extrême-droite, Parti des Finlandais.


Dans un rapport de 2019, la Commission européenne contre le racisme et l'intolérance (ECRI), instance indépendante de suivi des droits de l'homme du Conseil de l'Europe, avait mis en garde contre
"la montée des propos haineux racistes et intolérants dans le discours public" en Finlande.

Les principales cibles étant les demandeurs d'asile et les musulmans.


Les auteurs du rapport avaient souligné la banalisation des propos racistes et injurieux sur Internet parmi les jeunes Finlandais, ainsi que la progression de l'utilisation de tels propos dans le discours politique.


Le rapport indiquait également que la réponse des autorités finlandaises aux incidents racistes
"n'est pas toujours adéquate".

Selon le rapport de l'Agence des droits fondamentaux de l'UE pour l'année 2018, sur les 12 États membres ayant fait l'objet d'une étude, c'est en Finlande que la discrimination à l'encontre de la communauté noire est la plus répandue.


En 2022, Amnesty International a souligné la gravité de la situation et a appelé à
"agir pour mettre fin au racisme structurel en Finlande".

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