Des dossiers sont exposés dans la salle d'audience lors de l'ouverture du procès du chirurgien français Joël Le Scouarnec, accusé de viols et abus sexuels sur quatre enfants, au palais de justice de Saintes, dans l'ouest de la France, le 13 mars 2020.
Un procès de plusieurs mois se profile pour un ex-chirurgien âgé de 73 ans, renvoyé devant une cour criminelle française pour des viols et agressions sexuelles sur près de 300 victimes, souvent mineures.
Après
"près de quatre années d'instruction"
, une juge d'instruction de Lorient (nord-ouest) a rendu vendredi une ordonnance de mise en accusation renvoyant Joël Le Scouarnec devant la cour criminelle et
"retenant 300 faits, commis à l'encontre de 299 victimes"
, a annoncé lundi le procureur de Lorient dans un communiqué.
L'âge moyen des victimes, des deux sexes, est de 11 ans, a établi l'enquête. Certaines ont été écartées de la procédure en raison de la prescription des faits.
Le procès devrait se tenir courant 2025, possiblement dès
"le premier semestre" et durer "trois à quatre mois",
avait indiqué le procureur général de Rennes, Thierry Pocquet du Haut Jussé le 26 septembre devant des journalistes.
En cours de notification selon le procureur, cette ordonnance est toutefois susceptible de recours, ce qui repousserait un procès de plusieurs mois.
Placé en détention, M. Le Scouarnec, chirurgien spécialiste de la chirurgie digestive, avait été mis en examen pour viols et agressions sexuelles sur 312 victimes potentielles identifiées à la lumière de ses
"carnets"
, des écrits glaçants retrouvés chez lui en 2017, relatant des sévices sexuels sur une période de 30 ans.
Déjà condamné en 2020 à 15 ans de détention pour des atteintes sexuelles sur l'une de ses nièces et une jeune patiente dans les années 1990, ainsi que des viols sur une autre nièce, à la même période, et sur sa voisine, une fillette de six ans,
Joël Le Scouarnec encourt cette fois 20 années de réclusion criminelle.
En 2017 la plainte d'une enfant de six ans vivant comme lui dans la commune de Jonzac (ouest) avait permis de mettre au jour cette gigantesque affaire de pédocriminalité.
Dans sa maison où l'homme vivait en ermite avec des poupées, les gendarmes avaient saisi plus de 300.000 images à caractère pédopornographique. C'est la découverte de milliers de pages de listings et de journaux intimes tapés sur son ordinateur qui a révélé l'ampleur des agressions présumées.
Jour après jour, Joël Le Scouarnec a consigné une litanie de récits d'agressions, dont les victimes étaient nommées, pendant ses 30 ans de carrière dans des hôpitaux du centre et l'ouest de la France.
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