"Le droit international interdit à Israël d’utiliser la famine comme méthode de guerre. Même en cas de siège ou de blocus, Israël ne peut infliger de punition collective à la population palestinienne protégée, qu’il maintient sous occupation illégale", a affirmé le représentant sud-africain Jaymion Hendricks, lors de la deuxième journée d’audiences publiques à La Haye.
Il a dénoncé l’usage par Israël de toutes les formes de privation alimentaire, évoquant un "contrôle minutieux de la souffrance et de la mort par la manipulation des systèmes d’approvisionnement", conduisant selon lui à une situation de génocide. "Malgré les tentatives israéliennes de nier les faits, les Palestiniens sont des êtres humains", a-t-il martelé.
Hendricks a souligné qu’Israël doit "coopérer de bonne foi avec l’ONU, faciliter l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire, des services essentiels et de l’assistance au développement" par les Nations unies, les États tiers et les autres organisations internationales. Il a également appelé à la fin immédiate des hostilités et au rétablissement du mandat de l’UNRWA et des autres agences onusiennes expulsées par Israël.
En ce qui concerne le rôle des Nations unies, Hendricks a exhorté l’organisation à "exiger la levée des obstacles imposés par Israël" et à poursuivre l’aide humanitaire en dépit des restrictions israéliennes. Il a aussi rappelé que les États tiers ont le devoir de ne pas reconnaître les actes illégaux d’Israël, comme l’interdiction de l’UNRWA, et de coopérer pour y mettre fin, notamment en cessant toute livraison d’armes à l’État hébreu.
Plus tôt, le directeur général du ministère sud-africain des Relations internationales, Zane Dangor, avait déclaré devant la CIJ: "Le système d’aide humanitaire est en train de s’effondrer totalement, et cet effondrement est intentionnel."
Une autre représentante sud-africaine, Nokukhanya Jele, a rappelé qu’Israël ne pouvait imposer des mesures interdites par le droit international humanitaire, telles que les déplacements forcés massifs, la destruction de biens, l’installation de colons, ou encore l’effacement de l’histoire palestinienne par des attaques contre les écoles et leur programme.
L’armée israélienne a repris ses attaques contre Gaza le 18 mars, rompant ainsi un cessez-le-feu et un accord d’échange de prisonniers conclu le 19 janvier. Depuis octobre 2023, plus de 52 300 Palestiniens, en grande majorité des femmes et des enfants, ont été tués lors de l’offensive israélienne sur la bande de Gaza.
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