Les immeubles résidentiels en construction par le promoteur immobilier chinois Vanke à Hangzhou, dans la province du Zhejiang, dans l'est de la Chine, le 9 mai 2024.
Deux des villes les plus prospères de Chine, Hangzhou (est) et Xi'an (nord), ont décidé de lever les restrictions à l'achat immobilier pour tenter de relancer un marché en berne.
Hangzhou et ses 12,5 millions d'habitants, qui abrite le siège du géant chinois du e-commerce Alibaba a affirmé jeudi vouloir
"promouvoir un développement stable et sain"
du marché immobilier en levant toute restriction. Désormais,
"ceux qui achèteront leur logement, dans les limites de la ville ne feront plus l'objet d'un examen de vérification"
, a ajouté la municipalité située à quelque 200 km au sud-ouest de Shanghai.
La ville de Xi'an qui compte 13 millions d'habitants a également annoncé jeudi la fin des restrictions dans le même domaine. Beaucoup de villes chinoises ont mis en place des règlementations très strictes depuis une dizaine d'années dans le but de calmer la fièvre spéculative immobilière qui régnait alors.
Mais elles reviennent petit à petit sur ces mesures sur fond de crise des géants du secteur entre faible demande et chute des prix. Hangzhou, célèbre pour ses plantations de thé et son lac de l'Ouest, est aussi à la pointe du développement technologique et fait partie des lieux les plus recherchés et chers de Chine en matière immobilière.
Cette annonce a rapidement attiré plus de 230 millions de vues sur le réseau social chinois Weibo, où beaucoup d'utilisateurs ont mis en doute l'utilité de ces mesures.
"Au vu des prix de l'immobilier à Hangzhou, quelle est l'utilité de réduire les restrictions à l'achat? Je ne pourrai toujours pas me le permettre
", note ainsi l'un d'eux.
Bill Bishop, l'éditeur d'une lettre d'information influente Sinocism y a vu pour sa part un
.
Plus de vingt villes ont aboli les restrictions à l'achat depuis le début de l'an dernier, selon un décompte de l'AFP, à l'instar de Chengdu, dans le sud-ouest, le mois dernier. Les mégalopoles comme Pékin, Shanghai et Shenzhen, ont allégé les procédures mais sans les abandonner tout à fait.
L'immobilier a longtemps représenté au sens large plus du quart du PIB (produit intérieur brut) de la Chine et constituait un important vivier d'emplois. Mais ce secteur clé est désormais sous pression, avec certains promoteurs au bord de la faillite (Evergrande, Country Garden...) et des prix en chute qui dissuadent les Chinois d'investir dans la pierre.
Les mesures de soutien de Pékin au secteur n'ont eu pour le moment que peu d'effets.
Le mois dernier, le Fonds monétaire international, a estimé que Pékin devrait prendre des
pour réduire la quantité de logements inachevés et donner plus de place aux
"corrections basées sur le marché"
, dans un secteur immobilier lourdement endetté.
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