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Célébration de Achoura: 36 Comoriens chiites arrêtés

Trente-six musulmans chiites ont été arrêtés mercredi alors qu'ils célébraient l'Achoura, l’une des plus importantes fêtes chiites, dans un quartier populaire de Moroni, a annoncé jeudi la police.

11:33 - 19/07/2024 Friday
AFP
Trente-six chiites ont été arrêtés aux Comores pour avoir célébré l'Achoura, une fête religieuse importante. Les autorités invoquent la constitution qui autorise uniquement la pratique de l'islam sunnite.
Crédit Photo : YOUSSOUF IBRAHIM / AFP (Archive)
Trente-six chiites ont été arrêtés aux Comores pour avoir célébré l'Achoura, une fête religieuse importante. Les autorités invoquent la constitution qui autorise uniquement la pratique de l'islam sunnite.
"Trente-six personnes ont été arrêtées parce qu’elles commémoraient l'Achoura alors que notre constitution est claire. Seule la pratique de l'islam sunnite de rite chaféite est autorisée aux Comores",
a déclaré le commandant de la gendarmerie, le colonel Tachfine, joint au téléphone.

Sollicité pour connaître les chefs d'inculpation et les peines encourues, le procureur de la République, Ali Mohamed Djounaid, n'a pas donné suite.


Une vidéo de l'arrestation de Mohamed Mladjao, 64 ans, enseignant de formation, l'une des plus importantes figures chiites de cet archipel de 870.000 habitants, a fait le tour des réseaux sociaux. On l'y voit portant un manteau noir sur son boubou blanc, un ruban jaune ceint autour de la tête. Son épouse et la mère de celle-ci font partie des personnes entre les mains des forces de l’ordre.


"Ils étaient en train de commémorer Houssein, petit-fils du prophète Mahomet, assassiné à Kerbala au 7e siècle. C’est lors de cette prière tenue dans un lieu privé qu'il a été arrêté",
a déclaré à l'AFP son fils, Mladjao Abdoul Anlym.

La constitution adoptée en 2018 lors d'un référendum boycotté par l’opposition dispose que l'islam est religion d'État et précise que l'État puise dans cette religion les principes et règles d'obédience sunnite et de rite chaféite qui régissent le culte et la vie sociale.

À l’époque, un constitutionnaliste comorien, Mohamed Rafsandjani, avait déclaré que
"l'islam sunnite devient un élément de l'identité nationale, elle passe d'une religion d'État à une religion de la nation avec le risque qu'il soit utilisé pour exclure de la communauté nationale les minorités d'autres obédiences".

"Mon père ne demande qu’une chose, c'est qu’on le laisse pratiquer son culte, culte qu'il pratique dans sa maison avec ses amis chiites, cela en dit long sur la dictature qui sévit dans le pays"
, a regretté Abdoul Anlym Mladjao. Ce chiite duodécimain est, à l'en croire, à sa quatrième arrestation.

Les Comores sont composés très majoritairement de musulmans sunnites.

En 2017, l'actuel chef de l'État, Azali Assoumani, avait, dans le sillage de l’Arabie Saoudite, rompu les relations diplomatiques avec le Qatar.


En janvier 2016, son prédécesseur, Ikililou Dhoininen, avait rompu les relations diplomatiques avec l’Iran.


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